La presse américaine voit le salut par la tablette

Quand Steve Jobs a annoncé la naissance du dernier objet d'Apple, tablette « magique et révolutionnaire », il y a eu comme un déclic chez les éditeurs de presse. « Nous avons été inondés de coups de fil d'éditeurs désireux de se préparer à l'arrivée de l'iPad », raconte Jeanniey Mullen, directrice du marketing de " Zinio ", pionnier sur le marché des magazines numériques. L'iPad qui déboule aujourd'hui aux États-Unis, redonnera-t-il un coup de jeune à une industrie en déclin ? Ryan Chittum, journaliste financier à la " Columbia Journalism Review " est convaincu qu'il s'agit de la dernière chance pour la presse traditionnelle d'enterrer son péché originel : celui d'avoir offert gratuitement ses contenu sur la Toile. 17,99 dollars par mois« L'iPad représente le meilleur de deux mondes. Un journal est une expérience tactile. La tablette Mac est tactile, mais plonge aussi le lecteur dans un monde interactif », ajoute le journaliste qui estime que les éditeurs devraient donc lancer des éditions payantes conçues spécifiquement pour l'iPad. La version iPad du " Wall Street Journal " coûtera 17,99 dollars par mois, une somme bien supérieure à un simple abonnement à la version papier ou en ligne. Preuve que le quotidien du business croit au potentiel de la tablette d'Apple. Une étude récente de comScore auprès des « iOwners » (définis comme les propriétaires d'iPhone ou d'iPod touch) révèle que les fans d'Apple sont prêts à payer pour du contenu en ligne : 50 % d'entre eux ont déboursé au moins 60 dollars au cours des trois derniers mois pour télécharger des livres numériques. « Ceci est de bon augure pour l'iPad et les éditeurs », assure Andrew Lipsman, directeur de comScore. Enthousiasme et incompréhensionPour Amy Webb, la fondatrice de Webb Media, qui conseille les éditeurs de presse dans leur stratégie numérique, la naissance de l'iPad a été accueillie avec un mélange d'enthousiasme et d'incompréhension. « Certains de nos clients, dont Time Inc., s'y préparent depuis plusieurs mois. D'autres continuent de snober le phénomène en prétendant que l'iPad n'est rien d'autre qu'un iPhone géant. Il leur faut pas moins de vingt réunions pour évaluer le potentiel de l'iPad », ironise-t-elle. Et d'affirmer qu'il existe une réticence incompréhensible de la part de l'industrie, tant aux États-Unis qu'en Europe, vis-à-vis des nouvelles technologies. « Quant Twitter est apparu il y a trois ans, personne ne s'y intéressait. Aujourd'hui les médias traditionnels ne jurent plus que par Twitter, mais sans savoir vraiment l'utiliser. Et lors de la naissance de l'iPhone, les médias se sont contentés de lancer des applications mobiles, répliques identiques de leurs sites, sans capitaliser sur le fait que le téléphone permettait de localiser la personne et qu'il aurait donc été judicieux d'offrir à l'usager des informations locales », regrette-t-elle. À l'écouter, il est donc grand temps de réaliser que les nouvelles technologies bousculent les habitudes des usagers et de s'adapter au changement. « Think Different », dirait Apple.
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