Atos repart à l'offensive avec une cible en Italie

Atos Origin pourrait bientôt se renforcer significativement dans le domaine très rentable des services de paiement, une de ses priorités affichées. Selon plusieurs sources proches du dossier, le groupe de service informatique dirigé par Thierry Breton mène actuellement des négociations avancées pour racheter le spécialiste italien du domaine, SIA SSB. Cette société est née en 2007 du regroupement de différents actifs de banques italiennes qui en sont aujourd'hui les actionnaires. Intesa en détient 26,8 %, et Unicredit, 24 %. Pour la société de service informatique française, cette opération marquerait un nouveau départ. Atos Origin, qui s'était bâtie à coup d'acquisitions, sort en effet d'une crise de croissance et de gouvernance (trois patrons en quinze mois) qui a failli la mener à un démantèlement.Atos Origin et SIA SSB se connaissent bien. Les deux entreprises avaient déjà conduit l'an dernier des négociations, sans succès, dans le cadre d'un processus de vente mené par Citigroup, toujours à la man?uvre aujourd'hui. Le spécialiste américain des paiements First Data, propriété du fonds KKR, Apax et Carlyle avaient également été cités comme repreneurs potentiels. Mais les discussions entre les candidats et SIA SSB avaient achoppé sur les ambitions trop élevées des actionnaires italiens, qui réclamaient un prix supérieur à 600 millions d'euros, niveau qualifié de « fantasmagorique » par une source proche d'Atos. « La faiblesse de SIA SSB était que les synergies promises n'étaient pas l࠻, observe-t-elle. Aujourd'hui, le prix évoqué se situe dans une fourchette de 350 à 400 millions d'euros, a précisé une source à « La Tribune ».le temps presseDe fait, le temps presse pour SIA SSB, dont les performances pâtissent « des conséquences d'une situation indéterminée », comme le souligne son rapport annuel. L'entreprise n'a pas tenu ses promesses en 2008. Alors qu'elle visait un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros et une marge opérationnelle de 13 %, SIA SSB a magistralement raté ces objectifs, terminant l'exercice sur des ventes de 304 millions d'euros et une marge opérationnelle de 9 %. « SIA SSB a besoin d'investissements, elle a en particulier besoin d'un opérateur commercial qui vende ses solutions », souligne une p ersonne connaissant bien l'entreprise. « L'entreprise, détenue par les banques italiennes, n'est pas non plus vraiment crédible auprès des banques européennes », ajoute-t-elle.Pour Atos Origin, conseillée par Banca Leonardo sur la transaction, comme l'an dernier, le rachat de SIA SSB ne semble être véritablement qu'une question de prix. Le renforcement de son activité de services de paiement, dans laquelle elle opère avec sa filiale Worldline, a été identifié de longue date comme une priorité. Fait remarquable, par l'ensemble des dirigeants et des actionnaires s'étant succédé à la tête et au capital du groupe dans sa turbulente histoire récente. Atos avait ainsi déjà racheté en 2006 le belge Banksys-BCC pour 323 millions d'euros. Et pour cause, le service de paiement, qui doit bénéficier du projet Sepa, dont l'objectif est de créer d'ici 2010 un espace de paiement unique en Europe, est nettement plus rentable que ses autres activités.Worldline, considéré comme le joyau du groupe, a enregistré un chiffre d'affaires de 814 millions d'euros en 2008 (15 % de celui d'Atos) et a dégagé une marge opérationnelle de 15,2 %, soit plus de trois fois celle de l'ensemble du groupe. Lors d'une réunion des investisseurs en juin dernier, le PDG d'Atos, Thierry Breton, avait indiqué vouloir doubler son chiffre d'affaires d'ici à 2013, et être prêt à consacrer entre 300 et 500 millions d'euros à des acquisitions. Atos Origin n'a pas répondu à nos demandes de commentaires. nInfographie2cols x 95mm
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