Moteur diesel : divergences entre Delphine Batho et Arnaud Montebourg

La question des moteurs diesels divise au sein du gouvernement. Dans une interview dimanche matin sur Europe 1, Arnaud Montebourg a bien confirmé qu\'il existait une réflexion sur la question des moteurs diesels avec la préparation d\'une \"prime de conversion\". Il a toutefois refusé de livrer des détails sur la réforme en cours tout en affirmant qu\'il ne s\'agissait pas de s\'attaquer au diesel. Pour le ministre du redressement productif, le moteur diesel est un fleuron de l\'industrie automobile française. \"Notre souhait est de trouver une formule qui n\'attaque pas le diesel, car attaquer le diesel c\'est attaquer le made in France car nous sommes les meilleurs en diesel\" a-t-il affirmé sur Europe 1. D\'après lui, une telle politique conduirait à pénaliser les constructeurs français. Il a ainsi refusé de mettre en place une prime qui viserait à convertir le parc automobile français, constitué à 60% de moteurs diesel. Il a également exclu un alignement de la fiscalité du diesel sur l\'essence, qui dévaloriserait les voitures diesel sur le marché de l\'occasion.Tous les moteurs diesels dans la ligne de mireDe son côté, Delphine Batho, ministre de l\'écologie, s\'est voulue plus offensive quant au sort réservé à la technologie diesel. Sur France 3 dimanche, la ministre de l\'Ecologie, a estimé qu\'il s\'agissait d\'une question de \"santé publique\". Chaque année, la France compte 40.000 décès dus aux particules fines émises par les moteurs diesels. Elle a également estimé que la question ne se posait pas uniquement sur les vieux moteurs diesels, mais également sur les nouveaux qui émettent des particules de plus en plus fines \"qui posent problème aux enfants asthmatiques\". D\'un point de vue économique, la ministre de l\'écologie a fait valoir que les importations de diesel coûtaient chaque année \"13 milliards d\'euros de déficit à la balance commerciale car les raffineries françaises n\'en produisent pas\". La Cour des comptes dénonce la fiscalité du dieselLa question de la conversion du parc automobile français a été récemment posée par un rapport de la Cour des comptes. Rendu en décembre dernier au gouvernement, ses lignes directrices ont été divulguées au public vendredi. Ce rapport a fait état d\'un manque-à-gagner pour l\'Etat de 7 milliards d\'euros du fait d\'une fiscalisation avantageuse du diesel par rapport à l\'essence. Les magistrats de la rue Cambon ont dénoncé une fiscalité qui \"répond davantage au souci de préserver certains secteurs d\'activité qu\'à des objectifs environnementaux\".Pour Arnaud Montebourg, l\'heure est plutôt à songer aux moteurs hybrides ou électriques dont les ventes ont augmenté de 111% en 2012. La moitié des véhicules équipés de ces moteurs ont été fabriqués en France d\'après lui. Delphine Batho estime que ce sera \"au Premier ministre de trancher\".
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