PME françaises recherchent apprentis désespérément !

Certains pourraient évoquer un gâchis. Alors que le taux de chômage des jeunes se maintient à des niveaux élevés -  24,6% pour les 15-24 ans au deuxième trimestre selon Pôle emploi -, les chefs d\'entreprises éprouvent toujours de réelles difficultés à dénicher des candidats.C\'est d\'autant plus dommage que l\'apprentissage offre un accès privilégié au marché de l\'emploi, comme le souligne plusieurs études.Alors que le nombre d\'apprentis est en baisse en 2013, 30 % des dirigeants de PME qui n\'ont pas accueillis d\'apprentis cette année soulignent la difficulté de trouver des candidats. Le phénomène s\'explique par  la complexité des démarches administratives (30%) ou la difficulté liée à leur situation financière (21%), selon le second volet de l\'enquête réalisée par l\'IFOP pour le compte du Centre national de prospective Agefa-PME sur l\'enseignement professionnel et l\'apprentissage.Le premier volet de cette enquête avait été publié en avril, dans la foulée de la présentation de la publication du rapport de François Patriat, le sénateur socialiste de Côte d\'Or.Au cours des sept premiers mois de l\'année, le nombre d\'apprentis a baissé de 18,2% a récemment indiqué la direction de l\'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le service statistique du ministère du Travail.Être associés à la définition des programmes scolairesDénicher la perle rare ne signifie pas pour autant que cette formation soit particulièrement efficace. Pour mieux adapter l\'enseignement professionnel aux besoins des entreprises, 86% des chefs d\'entreprises interrogés souhaitent être associés à la définition des programmes scolaires (86%) ou revoir la formation initiale pour mieux prendre en compte les besoins de l\'économie (84%).Ils veulent que l\'enseignement professionnel gagne en niveau de compétence : plus d\'apprentis issus du supérieur (74%) et une sélection à l\'entrée dans les filières (69 %) Une simplification envisagée et souhaitéeCe n\'est pas le seul enseignement de cette enquête. La réforme prévue en 2014 du financement de l\'apprentissage, dans le cadre d\'une concertation avec les partenaires sociaux et les régions, ne semble pas les convaincre.Ainsi, 67 % des dirigeants de PME estiment que les organismes collecteurs de la taxe d\'apprentissage (OCTA) sont les mieux placés pour collecter la taxe d\'apprentissage. Pourquoi ?Pour 52% d\'entre eux, c\'est la « garantie que les apprentis recevront une formation adaptée aux besoins des entreprises ». Ils sont 60 % à s\'opposer à ce que la collecte et la gestion soient confiées en partie aux régions comme l\'envisage la réforme qui sera bientôt examinée par le Parlement.Ils sont 86 % des dirigeants à s\'opposer à l\'idée de ne plus laisser les entreprises choisir quelle école ou quel établissement d\'enseignement elles versent le montant de la taxe.Augmenter le nombre d\'apprentisToutefois, les chefs d\'entreprises ne rejettent pas toute la réforme en bloc. Ils sont en effet favorables à la simplification du dispositif, à l\'image de ce qui a été réalisé pour les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) dans le domaine de la formation.Pour 69% d\'entre eux, l\'existence de 141 OCTA est le \"signe d\'une trop grande complexité du système de collecte\". \"Il faut que le chef d\'entreprise ait une vision claire de l\'usage qui ait fait de la taxe d\'apprentissage. C\'est la raison pour laquelle une réduction du nombre d\'OCTA nous semble justifiée\", explique Jean-Jacques Dijoux, le directeur général d\'Agefa PME. A combien d\'OCTA la réforme pourrit-elle aboutir. Alors que le gouvernement pourrait couper à la hâche pour ne conserver qu\'une vingtaine d\'organismes, l\'Agefa-PME espère qu\'une cinquantaine d\'OCTA serront conservées. \"Le lien avec les territoires est très important. Il faut que chaque région ait une OCTA. Si l\'on ajoute les organismes nationaux, on arrive à une cinquantaine d\'OCTA\", avance Jean-Jacques Dijoux. Grâce à cette réforme, le gouvernement veut passer de 430.000 apprentis aujourd\'hui à 500.000 en 2017.  
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