Le partant : Gilles Pélisson, le neveu un peu trop docile

Son nom, Gilles Pélisson a toujours tenté de le faire oublier chez Accor. Neveu de Gérard Pélisson, cofondateur avec Paul Dubrule en 1967 du groupe hôtelier, il s'agace qu'on lui rappelle cette parenté. Certes, ce diplômé de l'Essec, titulaire d'un MBA de Harvard, a fait ses premières armes dans l'entreprise de tonton, comme directeur marketing des restaurants Seafood Broiler aux États-Unis, puis directeur général des restaurants Courtepaille en 1988, et enfin coprésident des hôtels Novotel en 1993.Mais il a bien d'autres titres à son palmarès. En 1995, il quitte Accor pour Euro Disney, comme directeur général, puis PDG deux ans plus tard. En 2000, l'avenir est aux télécoms et il entre chez Suez, comme président de Noos, l'opérateur de réseau câblé, avant de rejoindre Bouygues Telecom en 2001, comme directeur général puis PDG.Mais Accor agit décidément comme un aimant, et c'est finalement à la tête du groupe hôtelier que Gilles Pélisson se retrouve, début 2006, en tandem avec Serge Weinberg, pour remplacer, au terme d'un processus quelque peu houleux, un Jean-Marc Espalioux remercié malgré un bilan « globalement positif ». Le nouveau patron entreprend rapidement un grand ménage, cédant les participations dans Carlson Wagonlit Travel, Go Voyages ou Club Med. Recentrant le groupe sur ses deux métiers : l'hôtellerie, bien sûr, avec des marques fortes comme Novotel, Sofitel ou Ibis, et les services prépayés, dont les fameux Ticket-Restaurant. Dans l'hôtellerie, il s'attelle aussi à la cession des murs, estimant que le métier d'Accor, c'est la gestion des établissements, pas l'immobilier.Transformation trop lente Mais la transformation ne va pas assez vite au goût des fonds actionnaires, Colony Capital et Eurazeo, qui montent au capital et réclament une scission du groupe entre ses deux métiers. Gilles Pélisson résiste. En février 2009, tout juste nommé PDG à la faveur d'un changement de gouvernance, il martèle encore que « le groupe marche mieux sur ses deux jambes ». Mais six mois plus tard, il s'exécute, assurant qu'une « scission serait un choix d'autant plus fort qu'il s'accompagne d'une réaffirmation d'un leadership mondial dans l'hôtellerie ». Une volte-face vue comme un manque de vision stratégique, qu'il paie sans doute aujourd'hui. O. E.
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