La Hongrie relance les inquiétudes sur les dettes européennes

Le choc est cette fois venu de Budapest. Première étape de la crise, jeudi : le site internet d'informations "Napi Gazdasag" cite le vice-président du parti au pouvoir Fidesz, Lajos Kosa. Ce dernier indique que le nouveau gouvernement en place depuis une semaine a trouvé des finances publiques dans un état pire que prévu et qu'il n'y a qu'une très faible chance pour le pays d'échapper à un scénario à la grecque. Deuxième étape, vendredi : le porte-parole du gouvernement estime que ces propos ne sont pas exagérés. Les marchés réagissent au quart de tour. Le coût de l'assurance contre un risque de défaut de la Hongrie sur sa dette s'envole de plus de 100 points de base, à 430 points. La monnaie locale chute, à 287 forint pour un euro, contre 272 la veille. Joutes politiquesQuant à la Bourse de Budapest, déjà en baisse de 1% jeudi, elle a perdu plus de 8% en séance vendredi, avant de se ressaisir un peu en fin de journée. Une journée émaillée de mises au point de l'ancienne équipe au pouvoir, minimisant les risques d'un défaut de paiement du pays, sous perfusion financière depuis 18 mois. A l'automne 2008, quelque 20 milliards d'euros ont été mis à disposition par le Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne (UE) et la Banque centrale européenne (BCE) pour éviter la banqueroute à la Hongrie.Réformes importantes Selon son porte-parole, le nouveau gouvernement envisagerait de prendre des mesures d'ici à 72 heures afin d'améliorer l'état des finances publiques du pays. Il souhaite également lancer des réformes importantes et réduire la fiscalité pour accroître la compétitivité hongroise.La Banque centrale hongroise a estimé que le déficit budgétaire de la Hongrie pourrait être de 4,5% du produit intérieur brut (PIB) cette année ou 4,3% si le gouvernement gèle les réserves budgétaires restantes. Les analystes anticipent plutôt un déficit de 5%, tandis que des représentants du gouvernement ont évoqué un chiffre supérieur à 7%. Une situation "bien pire" que celle envisagée jusqu'ici, puisque l'objectif de l'ancien gouvernement socialiste était un déficit de 3,8% du PIB.Euro en baisseDerrière ces joutes politiques, les marchés ont surtout vu leurs inquiétudes concernant les dettes souveraines européennes ravivées. L'euro en a pâti, glissant en dessous de 1,20 dollar en séance vendredi après-midi. Une fois de plus les banques, très investies en obligations souveraines, ont été attaquées en Bourse, perdant souvent plus de 5%. Par ailleurs, la publication d'un chiffre décevant sur l'emploi américain en mai n'a évidemment pas arrangé les choses : tout ce qui ternit l'espoir d'une accélération de la reprise économique alimente la déprime des marchés financiers.
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