Il s'appelle « Conquêtes 2015, ensemble plus loin ». Le grand projet d'entreprise de Stéphane Richard, conçu dans le cadre d'une démarche novatrice de « co-construction » avec les salariés du groupe, sera dévoilé dans le détail à la presse ce lundi matin. Les organisations syndicales en ont eu la primeur mardi dernier, puis les 1.000 « Top managers » jeudi, mais les objectifs chiffrés de ce plan à cinq ans, notamment en termes d'investissements et d'emploi, sont restés secrets. Quatres axesSelon nos informations, le directeur général de l'opérateur a toutefois livré l'un des objectifs, majeurs, à ses troupes : celui de passer de 190 millions à 300 millions de clients dans le monde d'ici à 2015. Ce qui participe de l'ambition, révélée en mars, de doubler l'activité du groupe dans les pays émergents (« La Tribune » du 30 mars) et doit le faire « changer de dimension ».Avec ses talents d'orateur, Stéphane Richard a su galvaniser ses managers en les invitant à « retrouver cet esprit de mission, ce sentiment de l'utilité et même de grandeur, cet esprit de conquête sans lequel rien n'est possible » Son projet s'articule autour de « quatre axes stratégiques de conquête » : en premier lieu, « les femmes et les hommes d'Orange », qu'il faut « reconquérir », puis les réseaux, le client et, donc, le développement international. Le « nouveau contrat social » passera notamment par « une politique de l'emploi renouant avec les recrutements, la régénération, l'arrivée de jeunes dans l'entreprise. » Si Stéphane Richard a déjà annoncé 3.500 embauches pour 2010, les syndicats espèrent que des engagements précis seront pris ce lundi. Les analystes d'Oddo, qui anticipaient jusqu'alors un recul des effectifs en France de 3.000 employés par an sur 2012-2014, «  soit une baisse des frais de personnels de 150 millions d'euros par an » envisagent de devoir réviser leurs chiffres, ce qui pourrait « peser sur le titre. » L'exercice est délicat pour Stéphane Richard, qui doit envoyer des signaux forts en interne sans pour autant effrayer les marchés, alors que l'action France Télécome;lécom cote déjà au plus bas depuis décembre 2002. Du côté des réseaux, l'enjeu est celui de la couverture, dans le fixe et le mobile : il s'agit de déployer la fibre optique en France, la 3G dans les pays émergents ainsi que d'être « des pionniers sur les technologies LTE », la quatrième génération de téléphonie mobile.« Gérer des clients »Autre conquête, « permanente », à mener, celle du client. Avec des mots d'ordre simples : « gérer des clients et non des contrats », car France Télécome;lécom vend « du service et pas seulement des services. » L'opérateur doit être « le coach multimédia » de ses clients selon Stéphane Richard et « le numéro un en qualité de service partout où l'on opère ». Ce credo s'applique aussi à la division Entreprises, OBS, qui se fixe « la fidélité client comme indicateur clé numéro 1 ».  Pour mener de front toutes ses conquêtes, le dirigeant a prévenu qu'il faudrait « de la solidarité, de l'intelligence, de l'énergie et du sang-froid », de manière à répondre aussi « à tous ceux qui pensaient que notre histoire se terminerait dans les spasmes d'une crise sociale sans précédent en France, dans une impasse stratégique ou dans la fin de notre modèle économique. »

latribune.fr

04 Juill 2010, 23:22

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