Olivier Goy démocratise le private equity

PORTRAITIl y a des chutes vertigineuses qui n'effraient pas un Savoyard. Septembre 2001. Alors que les tours du World Trade Center sont soufflées, que le monde de la finance s'affole au vu de la dégringolade des Bourses, Olivier Goy, du haut de ses 26 ans, crée 123 Venture, une société spécialisée dans le capital-investissement, dont il est PDG. « La jeunesse est un défaut que je corrige tous les jours ! », philosophe notre financier. Et le temps a ?uvré. En huit ans, Olivier Goy a fait de sa société le premier gérant de fonds ISF. Dans un marché en baisse de 22 % par rapport à 2008, 123 Venture parvient à rafler 20 % de parts de marché en collectant 86 millions d'euros. Tous fonds confondus, c'est quelque 600 millions d'euros réunis pour le compte de près de 40.000 particuliers, permettant de lancer ou de pérenniser plus de 200 PME.Pourtant, à cette époque, parier sur l'investissement non coté était plutôt gonflé. Le private equity était encore la chasse gardée des investisseurs institutionnels du fait notamment d'un ticket d'entrée élevé (de 3 à 5 millions d'euros). « J'ai eu envie de démocratiser l'accès à cette classe d'actifs. » L'idée est toute simple. « Il s'agit de rassembler plusieurs particuliers au sein d'un même fonds », explique Olivier Goy. Rendre accessible mais aussi proposer tous types de fonds. La société de gestion est spécialisée aussi bien dans les FCPR (fonds commun de placement à risques) que dans les FCPI (FCP innovation) ou autre FIP (fonds d'investissement de proximité). Sans compter les nouveaux fonds résultant de la loi Tepa : FIP ISF ou les holdings ISF destinés aux gros porte-monnaie qui souhaitent alléger leur impôt sur la fortune.début difficileUn besogneux un brin chanceux. En 2003, la loi Dutreil marque la création des FIP, permettant aux particuliers de déduire de son impôt sur le revenu 25 % de son investissement. Puis, cinq ans plus tard, la loi Tepa offre aux particuliers qui paient l'ISF de déduire 75 % de son investissement de son ISF. Rapidement, ces niches fiscales séduisent bon nombre de particuliers.Ce diplômé de l'IECS Strasbourg et d'HEC Montréal se souvient d'une époque où « tout était possible ! Avant que la bulle Internet n'explose, on vivait un remake de la ruée vers l'or ! Les gens claquaient leur démission du jour au lendemain et partaient tenter leur chance dans des start-up. Un temps bien loin de la morosité actuelle? ». Dans ce climat de conquête de l'Ouest, il quitte le fonds de capital-risque américain Partech International dont il était chargé de participations. Loin de lui en tenir rigueur, son ancien employeur devient son premier actionnaire. Après dix-huit mois de travail acharné, il réunit au forceps son premier fonds : 768.000 euros. « Un début difficile, un chiffre dérisoire au regard des 5 millions d'euros qu'il nous est arrivé de lever en une seule journée ! » raconte Olivier Goy.Et l'horizon ? Morose ? « Pas tant que ça puisqu'on table sur une hausse de notre chiffre d'affaires de 20 %. Un chiffre qu'on compte obtenir en se positionnant à 50/50 sur les institutionnels ».
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