Débuts confidentiels de la 4G en Suède

4G, première mondiale. » Dès les portes d'entrée du siège de TeliaSonera, à Stockholm, l'opérateur nordique affiche sa fierté d'avoir été le premier dans le monde à ouvrir commercialement un réseau de téléphonie mobile de quatrième génération, la « 4G », qui doit succéder à l'actuelle 3G, basée sur la technologie dite Long Term Evolution (LTE). A la demande d'Ericsson, l'équipementier suédois qu'il a choisi pour construire le coeur de ce réseau, l'opérateur suédo-finlandais a fait la démonstration à Stockholm, devant quelques représentants de la presse internationale invités, de cet Internet mobile de demain qui fonctionne pour de bon, depuis le 14 décembre. Avec une clé USB « 4G », deux fois plus grosse qu'une clé 3G, branchée sur un ordinateur portable, le surf est effectivement ultra rapide, le temps de réponse fortement réduit. « L'envoi de photos et de vidéos s'effectue 5 à 10 fois plus vite », affirme un photographe couvrant des événements sportifs pour la presse locale. Il mesure la vitesse sur un site indépendant : 74 Mégabits par seconde (en liaison montante) contre 10 Mb/s au mieux pour la « Turbo 3G » (HSPA) de Telia. « Un collègue qui utilise la 4G chez lui a un débit de 25 méga et trouve que c'est presque aussi rapide qu'avec la fibre », rapporte une employée d'Ericsson. TeliaSonera a réussi un beau coup marketing en apparaissant comme l'opérateur le plus en avance. Mais ce lancement est resté confidentiel. Dans ses boutiques, aucune promotion n'est faite de cette fameuse 4G, ni dans son catalogue. Le vendeur doit aller chercher en réserve la petite boîte cachant la fameuse clé, fabriquée par le sud-coréen Samsung. freins au développementLe directeur technique de TeliaSonera, Lars Klasson, indique que la « 4G » a séduit au total un peu plus d'un millier de clients, à Stockholm et à Oslo, où l'opérateur a aussi ouvert un réseau « 4G » en décembre. Les clients, qui ont souscrit un abonnement de 12 mois minimum plafonné à 30 Gigaoctets de données par mois, ne paient presque rien (40 centimes d'euros) jusqu'à fin juin, mais le tarif s'envolera à 60 euros par mois au 1er juillet, l'équivalent du prix du triple-play local. Autres freins à l'adoption de cette nouvelle technologie, la couverture incomplète de la ville (la moitié de la population environ) et les clés disponibles, qui ne fonctionnent pour l'instant qu'en 4G. Lars Klasson espère disposer sous un mois de nouvelles clés à la fois 4G, 3G et GSM. Quid des téléphones ? « Oubliez la voix et les smartphones pour le moment ! Les principaux usages resteront sur les ordinateurs portables, avec des clés modems », prévient-il. Le très haut débit mobile permis par la « 4G » doit surtout servir à surfer sur internet depuis un PC, jouer en ligne, regarder de la télévision haute définition, exécuter plusieurs tâches, etc. Le tout, aussi bien, voire mieux, qu'en ADSL. Les premiers smartphones qui permettront de surfer en 4G et de téléphoner en GSM ou en 3G ne seront commercialisés que vers la fin 2011, selon Marie Westrin, responsable du développement radio chez Ericsson, alors que ceux fonctionnant avec la 3G américaine (CDMA) devraient sortir dès la fin de l'année. Pour les fabricants de terminaux, le potentiel du marché américain est plus important : le réseau « 4G » de Verizon Wireless, qui doit ouvrir commercialement fin 2010, devrait couvrir 100 millions d'habitants, alors que TeliaSonera compte une douzaine de millions d'abonnés mobiles en Scandinavie. Convaincu que ses clients, déjà convertis à 50 % au haut débit (HSPA), ont « besoin de la 4G », l'opérateur suédo-finlandais a prévu d'investir 50 millions d'euros cette année dans ce nouveau réseau et de couvrir 25 villes suédoises et 4 villes norvégiennes.
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