Henri Proglio n'est pas le mieux payé chez EDF... et de loin

La promesse de limiter les salaires des patrons est-elle à reléguer au rang des promesses à portée extrêmement symbolique? Le cas d\'Henri Proglio, PDG d\'EDF, pourrait en être l\'illustration. Mercredi, alors qu\'il est auditionné par la Commission des Affaires économiques de l\'Assemblée nationale, Henri Proglio est subtilement présenté par François Brottes, président de la dite Commission : \"le président d\'EDF, dont on dit qu\'il est le 330e salaire de l\'entreprise désormais\". Le député PS a poursuivi: \"j\'ai regardé le montant qu\'il touche, ça veut donc dire effectivement sûrement aussi des coûts internes sur lesquels il faut retravailler mais c\'est sûrement marginal\", d\'après les propos relevés par le Lab d\'Europe 1.Les \"sacrifices\" d\'Henri ProglioIl faut dire qu\'Henri Proglio a payé très cher la mesure lancée par le gouvernement dès son arrivée au pouvoir en mai 2012. D\'après la promesse de François Hollande, les patrons ne peuvent gagner plus de 20 fois le plus petit salaire de l\'entreprise. Une règle immédiatement appliquée aux patrons d\'entreprises publiques - le gouvernement a récemment fait savoir qu\'il renonçait à sa généralisation à la sphère privée. Du coup, Henri Proglio a vu son salaire divisé par quatre. Son traitement est ainsi passé de 1,6 million d\'euros par an en 2011 à 484.000 euros en 2012. Pour mémoire, il avait déjà consenti à un lourd \"sacrifice\" en quittant la présidence de Veolia et son salaire annuel de 2 millions d\'euros.Imbroglio juridiqueA l\'époque de la mise en place de la promesse de François Hollande, la question de son périmètre d\'application s\'était posée : faut-il baisser tous les hauts salaires ? Mais très vite est apparu l\'écueil d\'un impossible imbroglio juridique qu\'aurait nécessité la renégociation de dizaines - voire de centaines en l\'occurence - de contrats de travail, avec le risque de verser des indemnités, sans parler du risque de désorganisation des exécutifs des entreprises publiques.En 1990 déjà...En réalité, il n\'est pas rare que les PDG des entreprises publiques françaises soient moins bien payés que certains de leurs cadres supérieurs notamment ceux de filiales étrangères. Un vieux débat que voilà. Déjà au début des années 1990, Bernard Attali, patron d\'Air France, avait expliqué qu\'il n\'était que le 350e salaire de la compagnie aérienne. Il répondait ainsi à un mouvement social, en expliquant que de nombreux pilotes de la compagnie touchaient des émoluments bien supérieurs. Mais à l\'époque,  les salaires des grands patrons français n\'avaient pas encore flambé... 
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