Delphine Ernotte à la direction d'Orange en France

Il n'y a pas assez de femmes à mon goût dans ma nouvelle équipe - deux sur quinze -, mais on partait de zéro », se défend Stéphane Richard. Et le nouveau directeur général de France Télécome;lécom de souligner que « des responsabilités très importantes » sont confiées à une femme jeune, Delphine Ernotte, qui deviendra, le 6 avril, son adjointe à la direction des opérations France, une vaste division regroupant 80.000 collaborateurs (sur 102.000 en France et 180.000 dans le monde). Cette centralienne de 43 ans, qui a déjà vingt ans de maison, « bénéficiera d'une très large délégation », promet le nouveau patron de l'opérateur historique. Sa promotion fait apparemment l'objet d'un large consensus en interne.Des qualités appréciées« Vous aurez du mal à trouver quelqu'un disant du mal d'elle », observe un cadre de France Télécome;lécom. « Personne ne s'est offusqué lorsque son nom a circulé quelques semaines avant sa nomination », remarque un autre. Delphine Ernotte était en effet depuis mai 2008 directrice commerciale France, chapeautant 37.000 personnes, les équipes de vente et de relation client pour le grand public et les entreprises. « Il ne lui manquait que la production », relève un collègue, c'est-à-dire les opérations techniques sur le réseau (les raccordements, par exemple).Plusieurs cadres la créditent d'une solide connaissance du terrain et de l'opérationnel, du fait de son expérience de directrice du réseau de 40 boutiques de Paris et surtout de directrice régionale Centre-Val de Loire, de 2004 à 2006. Appréciée pour ses compétences, mais aussi pour ses qualités humaines, elle était de tous les déplacements de Stéphane Richard à la rencontre des salariés l'automne dernier, en pleine « crise des suicides ». Et prête, aussi, à aller sur les plateaux de télévision pour répondre à la polémique.Ce drame social l'a marquée et l'a poussée, confiait-elle en octobre 2009 lors d'une rencontre avec des salariés à Lens, à s'interroger sur sa propre façon de diriger. Car si elle a appliqué la politique budgétaire ultrarigoureuse imposée par son ancien patron, le « cost killer » Louis-Pierre Wenes, Delphine Ernotte reconnaît que cette implication l'avait aussi peut-être éloignée des réalités humaines, presque « intimes », de l'entreprise et de ses salariés.Son ascension dans l'organigramme traduit une volonté de rajeunissement que de nombreux cadres appelaient de leurs voeux. « Didier Lombard avait liquidé les quadras, Didier Quillot, Michel Combes, Julien Billot, etc. Une vraie purge ! Conséquence : un vieillissement terrible du comité exécutif », rappelle l'un d'eux. La promotion de Vivek Badrinath, un X-Télécoms de 40 ans, en charge des services aux entreprises - en remplacement de l'unique femme de l'équipe de direction précédente, Barbara Dalibard, partie à la SNCF - est également perçue comme un « très bon choix », notamment pour son expérience à l'extérieur et à l'international chez Thomson India.D'autres nominations pourraient suivre rapidement. « Stéphane Richard a constitué son premier cercle, il annoncera d'ici à l'été les 30 à 40 responsables opérationnels », croit savoir un cadre de l'entreprise.Les arrivées de trois personnalités extérieures, l'ex-ministre de la Culture Christine Albanel, la deuxième femme du comité exécutif, Pierre Louette, le patron de l'AFP, et Bruno Mettling, ex-Banques Populaires et futur DRH, sont accueillies plutôt favorablement. Certains regrettent même en interne qu'il n'y ait pas plus de sang neuf à des fonctions clés comme le marketing. « Pour changer la culture d'opérateur historique, Stéphane Richard doit encore injecter de nouveaux profils », estime l'un d'eux.
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