Le CAC 40 plonge de plus de 11% sur la semaine

Cela faisait longtemps que la Bourse de Paris n'avait pas dévissé de la sorte : malmenée par de nombreuses craintes de défaillances de plusieurs états membres de la zone euros, la place parisienne comme toutes celles du vieux continent, ont connu l'une de leur pire semaine de ces dernières années. L'indice parisien a ainsi chuté de 11,12% sur cinq jours, signant ainsi sa pire performance hebdomadaire depuis novembre 2008. Les investisseurs ont le sentiment que l'Europe aura beaucoup de mal à endiguer cette crise grecque celle-ci pouvant même s'étendre à d'autres pays de la zone euro. Les marchés s'inquiètent des plans de rigueur qui se généralisent en zone euro susceptibles de se traduire par de fortes récessions. L'affaire prend même une tournure plus internationale: le ministre japonais des finances a demandé à ce que le problème grec soit abordé lors d'une conférence téléphonique des ministres des Finances du G7. Il n'en fallait pas plus pour alarmer tous les investisseurs qui ont largement vendu leurs positions tout au long de la semaine, les différents appels au calme des grands argentiers de la planète n'ayant pas vraiment convaincus les esprits.Pourtant la Bourse de Paris avait bien commencé la semaine. Lundi, elle était notamment rassurée par l'annonce de l'enclenchement du mécanisme d'aide à la Grèce, laquelle s'est engagée à un plan d'austérité drastique. Mais dès mardi, elle plonge de 3,64%. Le marché panique. Un représentant de Moody's précise que le plan d'aide élaboré par le FMI et l'Union européenne en faveur de la Grèce ne signifie pas la fin de la crise budgétaire du pays. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, prévient d'ailleurs que la Grèce s'expose au défaut de paiement si elle ne remplit pas ses engagements de redressement des finances publiques. S'il y avait des manquements" au programme d'austérité décidé par le gouvernement grec, le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européennes stopperaient leurs versements et le défaut de paiement menacerait à nouveau Athènes. pendant le même temps circulent des rumeurs selon lesquelles l'Espagne serait en train de négocier une aide de 280 milliards d'euros auprès du FMI. Le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, dément ces informations, suivi en cela un peu plus tard par le FMI.Mercredi, c'est l'agence Moody's qui inquiète les marchés. Elle annonce qu'elle envisage d'abaisser la note souveraine du Portugal "dans les trois mois". D'ou un nouveau reflux de l'indice parsien.Vendredi, alors que les craintes semblaient enfin s'apaiser, le CAC 40 est à nouveau victime d'un vent de panique venu de Wall Street. La veille au soir, la place new-yorkaise a plongé de 3,2% à la clôture après une chute vertigineuse de 9% en séance. Les causes de cette plongée en eaux troubles sont encore mal connues : craintes concernant la zone euro, possibles erreurs dans les transactions, un trader de Citigroup aurait tapé par erreur "milliards" au lieu de "millions", ...Les autres places européennes ont également vécu une semaine difficile. A Londres, le Footsie a perdu 7,75% et à Francfort, le Dax a reculé de 6,86% sur cinq jours. La Bourse de Madrid 13,51% et celle de Milan 10,43%.Signe de cette agitation: l'euro après avoir atteint 1,3359 dollar juste après l'annonce de l'adoption du plan d'aide à la Grèce, termine la semaine autour de 1,2740 dollar.Les bancaires dévissentLes valeurs bancaires ont été particulièrement malmenées cette semaine, les investisseurs craignant que leur exposition aux dettes souveraines des pays de la zone euro ne se solde par de nouvelles provisions massives. Dexia a signé la plus forte baisse sur cinq jours. Le titre a chuté de 19,77%.Société Généralecute; Générale a perdu 18,89%. La banque a pourtant publié cette semaine un résultat net de 1,06 milliard d'euros au premier trimestre, contre une perte de 278 millions d'euros un an plus tôt. Les analystes prévoyaient un résultat de 614 millions d'euros. Son produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) progresse de 34% à 6,581 milliards d'euros. BNP Paribas a cèdé 15,73% sur la semaine. Le bénéfice net de la banque ressort pourtant à 2,28 milliards d'euros au premier trimestre, soit un bond de 46,5% sur un an. Les analystes attendaient une hausse de 5% avec un profit net de 1,64 milliard d'euros. BNP Paribas a aussi déclaré que son exposition à la Grèce était de 5 milliards d'euros, à quoi s'ajoutent trois milliards d'engagements commerciaux sur des entreprises privées grecques.De son coté Axa (-18,76% sur cinq jours), a annoncé qu'au 31 mars 2010, l'estimation de l'exposition aux obligations d'Etat (nette de participation des assurés et impôt) se montait à 5,2 milliards d'euros pour l'Italie, 3,8 milliards pour l'Espagne, 0,8 milliard pour le Portugal, 0,5 milliard pour la Grèce et 0,4 milliard pour l'Irlande".Résultats d'entreprisesAucune valeur du CAC 40 ne ressort en hausse cette semaine. Sur le SBF 120, seuls deux titres tirent leur épingle du jeu. Safran s'octroie 0,52% sur cinq jours. Hermès grignote 0,37%. Le groupe a publié un chiffre d'affaires en progression de plus de 20% à taux de changes constants au premier trimestre.Du côté du secteur parapétrolier, CGG Veritas a plongé de 13,2%. Le groupe a publié un chiffre d'affaires de 696 millions de dollars au premier trimestre, en recul de 18% et un résultat net de 1 million de dollars contre 71 millions un an plus tôt.Maurel et Prom a perdu 9,05%. Le groupe a annoncé une forte hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre 2010 grâce à la mise en production des champs Onal et Omko au Gabon. Il a totalisé 48,9 millions d'euros, contre 27,3 millions un an plus tôt.Ces valeurs ont été, en outre, victime de la chute des cours du brut. En effet, le baril de WTI américain, qui a commencé la semaine autour de 89 dollars le baril, la termine autour de 75 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord est passé de 89 dollars à 78 dollars. Alcatel-Lucent se replie de 17,98%. L'équipementier des télécommunications a enregistré une perte de 515 millions d'euros au premier trimestre. Un déficit beaucoup plus important que prévu - le consensus tablant sur une perte de 166 millions d'euros - qui s'explique par un recul plus marqué qu'attendu des ventes. Le chiffre d'affaires a en effet baissé de 9,8% à 3,25 milliards d'euros.JCDecaux recule de 8,47% sur cinq jours. Le groupe industriel spécialisé dans la publicité urbaine anticipe une croissance organique d'environ 9% au deuxième trimestre à la faveur d'une reprise du marché et d'une visibilité accrue, après un rebond de 5,6% au premier trimestre, supérieur à ses attentes.M6 se replie de 4,68% après avoir annoncé une hausse de 2,1% des recettes publicitaires de la chaîne à la faveur d'une reprise "significative" amorcée en mars. Le groupe de télévision a vu son chiffre d'affaires consolidé total augmenter de 10,3% sur la période, à 361,1 millions d'euros, à la faveur d'un bond de 16,7% de ses revenus non publicitaires.
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