Eiffage apporte sa pierre au bâtiment durable

CONSTRUCtionLe développement durable pousse les entreprises du bâtiment à innover à un rythme jamais vu depuis l'après-guerre. Eiffage a inauguré jeudi à Lyon son nouveau siège pour la région Rhône-Alpes et Auvergne qui se veut exemplaire en la matière. Situé dans l'éco-quartier de Lyon Confluence, l'immeuble baptisé Hélianthe, en référence à Helios qui personnifiait le soleil chez les Grecs, ne consomme que 32 kWh par m2 et par an d'énergie primaire (nécessaire pour produire l'énergie finale consommée), sachant que le seuil requis à compter du 1er janvier 2011 pour les bâtiments tertiaires ne sera que de 50 kWh d'énergie primaire (EP) par m2 et par an. Les bureaux construits dans les années 1990 consomment souvent 200, voire 350 kWhEP par m2 et par an. « Les entreprises du bâtiment cherchent à démontrer leur savoir-faire, les bâtiments basse consommation allant devenir la norme. Ces bâtiments, quand ils sont édifiés par les entreprises pour elles-mêmes, leur permettent d'aller plus loin que dans un projet classique car elles maîtrisent mieux les risques éventuels », note Jean-Christophe Visier, directeur environnement au Centre scientifique et technique du bâtiment. coût raisonnableLa façade sud d'Hélianthe est striée de panneaux photovoltaïques qui recueillent l'énergie solaire (les 220.000 kWh produits étant revendus à EDF mais non utilisables en l'état) et jouent le rôle de pare-soleil l'été. Les façades nord et est sont recouvertes d'un caillebotis qui renforce leur isolation. Une pompe à chaleur plongeant à 14 mètres dans la nappe phréatique assure la quasi-totalité des besoins de chauffage et de rafraîchissement. Un système d'échange d'air évite le recours à la climatisation.Eiffage n'est pas allé au bout de son pari puisque, à l'origine, Hélianthe devait être un bâtiment à énergie positive (Bepos), capable de produire plus d'énergie qu'il n'en consomme. « Notre objectif n'était pas de faire une vitrine onéreuse, mais un bâtiment à un coût raisonnable qu'on peut dupliquer, et dont l'enveloppe est vraiment performante, alors que certains bepos n'y parviennent qu'en étant bardés de photovoltaïque », répond Valérie David, la directrice du développement durable d'Eiffage. Le propriétaire, Crédit Mutuel Arkéa, qui a investi 45 millions d'euros dans Héliante et un bâtiment voisin plus petit, dit avoir pu trouver une rentabilité de marché malgré un surcoût de construction de 10 % à 15 % par rapport à un programme équivalent. Sophie Sanchez
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