Crédit Agricole pourrait céder Cheuvreux et CLSA

L'avenir de Crédit Agricolegricole dans le courtage est de plus en plus incertain. D'après nos informations, la banque française a lancé une réflexion pour céder sa filiale Cheuvreux et son activité asiatique CLSA (Crédit Lyonnais Securities Asia). En avril 2010, Crédit Agricolegricole avait ouvert des discussions avec le groupe financier chinois Citics pour créer une co-entreprise mondiale dans le courtage. La structure envisagée prévoyait que Crédit Agricolegricole CIB (CA CIB, la banque de financement et d'investissement) et Citics détiennent chacun « une participation équivalente » dans un holding regroupant CLSA, CA Cheuvreux, les activités de Citics à Hong Kong, ainsi que les métiers de marchés de capitaux et de fusion-acquisition de CA CIB en Asie. Seul hic, « les discussions n'avancent pas », selon une source proche du dossier. Déjà, en décembre dernier, la direction de la banque française avait été contrainte de prolonger la période de négociations exclusives jusqu'au 30 juin 2011. Si ces pourparlers échouaient, comme le pronostiquent certains observateurs, Crédit Agricolegricole pourrait donc opter pour une solution alternative : la cession totale de Cheuvreux et de CLSA.La mise en vente de ces actifs attirerait beaucoup de candidats. Au premier rang desquels figurerait logiquement Citics. Pour ce dernier, mettre la main sur les deux sociétés lui permettrait de se renforcer considérablement dans le courtage en Asie, où CLSA est plus gros que lui, et d'avoir un accès à l'Europe et à l'Amérique du Nord, grâce à Cheuvreux. Reste à savoir si le chinois reprendrait également la banque d'affaires asiatique. D'autres acteurs sont sur les rangs. D'après nos informations, le groupe financier indien ICICI Bank et le holding d'investissement du milliardaire indien Anil Ambani seraient fortement intéressés par Cheuvreux.Avec une telle transaction, Crédit Agricolegricole pourrait récupérer environ 2,5 milliards d'euros, selon les analystes. Et, ainsi, renforcer ses fonds propres pour faire face aux nouvelles exigences de Bâle III. En revanche, la banque ne serait plus en mesure d'offrir des services de courtage à ses clients : « Même si Cheuvreux ne gagne pas d'argent, et en a même perdu en 2010, certaines activités, comme l'ECM [émission obligataire, Ndlr] restent fondamentales », estime un bon connaisseur de l'activité. Sans compter que le groupe se priverait d'une « porte d'entrée sur l'Asie pour ses clients », regrette un cadre. CA CIB n'a pas souhaité faire de commentaire.
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