En nommant Janet Yellen, Obama assure la continuité après le départ de Bernanke

Barack Obama privilégie la continuité. Le président américain devrait en effet nommer Janet Yellen à la tête de la Fed à partir de 2014 mercredi, lors d\'un évènement à la Maison Blanche auquel assistera l\'actuel président de la banque centrale américaine Ben Bernanke.Une démocrate à la tête de la FedProche de ce dernier, elle avait déjà pris position pour une Fed plus en faveur de la lutte contre le chômage et moins dans son rôle classique de lutte contre l\'inflation. Elle était même l\'une de ses meilleures alliés depuis qu\'elle avait été nommée vice-présidente du directoire de la Fed en 2009. Celle qui sera la première femme à la tête de l\'institution américaine a même été qualifiée de \"premier président démocrate de la Fed depuis 25 ans\" par un journaliste du Washington Post.Janet Yellen will be the first Democrat to lead the Fed in over 25 years.- Zachary A. Goldfarb (@Goldfarb) October 9, 2013Cette économiste de renom est réputée proche des économistes progressistes et gravite dans le giron démocrate depuis la fin des années 1990, lorsqu\'elle avait été appelée par le président d\'alors, Bill Clinton, pour succéder au prix Nobel d\'économie Joseph Stiglitz dans le Cercle des conseillers économiques de la Maison Blanche. Elle avait été repérée lorsqu\'elle faisait partie des gouverneurs de la Fed pour ses critiques acerbes du libéralisme et ses prises de positions contre son président de l\'époque, Alan Greenspan.Quelques casseroles... balayées par ses soutiensC\'est grâce à ces prises de positions que la future présidente s\'est attiré le soutien du parti démocrate, alors que Larry Summers, qui a jeté l\'éponge à la surprise générale à la mi-septembre, ne faisait pas l\'unanimité car il s\'était prononcé en faveur de plus de dérégulation des marchés financiers.Janet Yellen traîne toutefois quelques casseroles. A la tête de la Fed de San Francisco entre 2004 et 2010, il lui a en effet souvent été reproché de ne pas avoir agit contre l\'éclatement de la crise des subprimes, alors que la Californie était l\'un des épicentres du séisme de 2008 qui a provoqué la chute de Lehman Brothers et la crise financière qui s\'en est suivie.Ses soutiens - elle a obtenu près de 500 signatures d\'économistes de renom en sa faveur - affirment cependant qu\'elle avait cherché à ouvrir les yeux de ses collègues sur les fragilités du secteur immobilier et qu\'elle avait été l\'une des premières, en 2007, à prévoir une récession à cause d\'un resserrement du crédit contre lequel a tenté de lutter son prédécesseur Ben Bernanke avec un succès mitigé.>> \"La Fed navigue à vue... mais elle n\'a pas le choix\"La tâche sera lourdeQuoiqu\'il en soit, c\'est elle qui aura la lourde tâche de déboucler le quatrième programme d\'injection de liquidités de la Fed alors que les Etats-Unis, en plein \"shutdown\", inquiètent la planète entière.Ce que cette habituée du consensus, selon son entourage, devra faire avec tact, tant les rumeurs d\'un durcissement de la politique monétaire américaine en août avaient révélé des vulnérabilités dangereuses pour la stabilité financière mondiale, notamment dans les pays émergents, comme l\'a encore souligné hier le Fonds monétaire international. Son penchant pour la lutte contre le chômage et la probable entrée en déflation des Etats-Unis laisse à penser qu\'elle fera cela en douceur.LIRE AUSSI:>> Qui est Janet Yellen, seule candidate en lice pour la présidence de la Fed?
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.