PSA-Mitsubishi  : le délicat problème du financement

Faute d'une véritable restructuration, c'est donc vers une consolidation que les constructeurs s'acheminent doucement mais sûrement. Après Fiat et Chrysler, PSA et Mitsubishi, c'est Volkswagen et Suzuki qui s'apprêtent à convoler en justes noces. À la différence près, d'une part, les discussions entre la firme française et japonaise sont encore en cours et, d'autre part, PSA n'a pas les poches aussi profondes que le constructeur allemand pour s'acheter une partie du capital de son futur allié en monnaie sonnante et trébuchante. Loin de là.Suivant le schéma évoqué la semaine dernière par la presse japonaise, le deuxième constructeur européen prendrait une part de 30 % à 50 % du japonais à l'occasion d'une augmentation de capital lancée par celui-ci. Mais, comme l'annonce a depuis fait gagner 12,6 % à l'action Mitsubishi Motors, la firme nippone capitalise désormais 742 milliards de yens, soit 5,74 milliards d'euros. Autrement dit, il faudrait à PSA entre 1,72 et 2,87 milliards d'euros pour s'offrir 30 % à 50 % du capital de son futur partenaire japonais.Poids de la detteOr, dans un contexte de crise profonde du secteur, la firme hexagonale, qui pèse actuellement 7,97 milliards d'euros en Bourse, est loin d'avoir les liquidités nécessaires. Au dernier pointage semestriel, si le groupe a réussi à réduire sa dette nette, celle-ci reste, à 2 milliards d'euros ? contre 2,9 milliards à fin 2008 ?, relativement conséquente. Et, compte tenu des perspectives de marché incertaines pour l'année 2010, surtout avec l'abandon progressif des primes à la casse sur plusieurs marchés européens, le groupe français pâtit d'une notation financière loin d'être avantageuse pour emprunter. Sa note a ainsi été dégradée en août dernier au rang de « junk bond » (obligation pourrie) par Standard and Poor's.Reste la solution d'une augmentation de capital, désormais plus envisageable maintenant que le cours a rebondi de 91 % depuis bientôt un an. Mais sur ce point la famille Peugeot est catégorique : hors de question de diluer sa part en dessous des 30 % qu'elle détient. Si celle-ci consentait à quelques sacrifices, la parade pourrait en définitive être celle adoptée par Volkswagen, à savoir une opération mixte. Mais alors avec un échange d'actions plus important que la partie « cash ». Gaël Vaut
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