Été à risques pour l'aérien européen

Coup dur pour les compagnies aériennes européennes. Déjà plus sévèrement touchées par la crise que leurs concurrentes, voilà que les caprices du volcan islandais Eyjafjöll dont l'éruption pourrait durer, menace leur saison estivale. Celle qu'aucune compagnie de l'hémisphère Nord ne doit rater. Surtout cette année, après deux ans de crise. Car c'est au cours de cette période qui, dans l'aérien, s'étale de fin mars à fin octobre, qu'est générée la majeure partie de la performance opérationnelle de l'année, avec les rentrées de cash qui l'accompagne. En temps normal, plus des trois quarts du résultat d'exploitation, et même plus de 80 % pour les low-cost, sont réalisés l'été. Cette année, alors que la plupart des compagnies comptaient sur cette saison pour emmagasiner un peu de cash avant l'hiver, les caprices du volcan assombrissent l'horizon. Après la fermeture quasi totale de l'espace aérien européen du 15 au 21 avril, les transporteurs risquent d'être confrontés aux cours des prochains mois à des perturbations régulières, au gré de l'évolution et du déplacement du nuage de cendres, comme c'est le cas depuis jeudi. Annulations de vols, allongement des routes aériennes pour contourner le nuage, autant de surcoûts qui, s'ils perdurent de manière erratique pendant des mois, risquent de saler l'addition. Et celle-ci a peu de chances d'être partagée avec les États. décorrélation du prix du barilAir France-KLM a chiffré l'impact net sur son résultat d'exploitation à 35 millions par jour d'arrêt total des opérations. En avril, son trafic a chuté de 15,9 %. Depuis la reprise de l'exploitation, le redressement est « progressif », note le groupe, alors que, jusqu'à la crise du nuage, le trafic « continuait sur la tendance progressive constatée le mois précédent ». « Les conséquences économiques du nuage sont d'autant plus préoccupantes pour les compagnies aériennes qu'elles sont menacées par une décorrélation du prix du baril du pétrole à la croissance économique. Ce sont les deux problématiques pour les prochains mois », explique Yan derocles, analyste chez Oddo Securities. En clair, le risque est que la demande fléchisse en raison de la conjoncture européenne, pendant que le prix du baril, même s'il a baissé la semaine dernière, remonte. « Auquel cas, les compagnies auront du mal à augmenter leur prix », prévient cet expert. Un scénario qui serait pire que celui observé en 2008 où la flambée du prix du baril n'avait pas ralenti le trafic.
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