En Espagne, une loterie pour distribuer... des emplois

En Espagne, avant la crise, on rêvait d\'être riche. Maintenant que le taux de chômage y dépasse le quart de la population active, le nouveau Graal, c\'est tout simplement d\'avoir un emploi. Dans la petite ville d\'Alameda, dans la province de Malaga en Andalousie, 50% de chômeurs, le maire Juan Lorenzo Pineda Claverias l\'a bien compris. C\'est la raison pour laquelle il a décidé d\'offrir certains emplois municipaux... à la loterie.Un succès dans une ville ravagée par la criseChaque mois, il s\'assied donc derrière son urne dans les bureaux de sa mairie pour recueillir les petits bouts de papier griffonnés des noms de ses administrés sans emploi. L\'événement est public et retransmis à la télévision, comme cela, pas de triche. Pour le maire, c\'est un moyen comme un autre de distribuer des emplois de manière la plus juste qui soit quand il y en a à offrir.Dans un pays ravagé par la crise, le succès a été rapide. La première fois que Juan Lorenzo Pineda Claverias a organisé sa tombola en 2008, seulement trente joueurs s\'étaient présentés pour un contrat d\'un mois comme technicien de surface. Maintenant, après presque six ans de récession, 500 de ses administrés sont inscrits sur la liste dans une ville qui compte à peine plus de 5.500 habitants.>> Méditerranée : le sud européen ravagé par la criseIl n\'y en a pas pour tout le mondeLes gagnants sautent rarement au plafond, explique le maire cité par le New York Times. Selon lui, les vainqueurs sont bien trop conscients du mal enduré par leurs congénères. Trente-cinq emplois ont été distribués l\'an dernier. Mais l\'organisationr cette loterie est loin d\'être agréable, explique l\'instigateur de ce jeu, symbole des difficultés que rencontre le pays. \"Ce n\'est pas assez, il y a bien trop peu de visages heureux\", raconte-t-il au journal américain.Du reste, les emplois offerts sont loin d\'être des jobs de rêve. Ainsi, le dernier vainqueur a-t-il remporté un contrat de deux mois pour vendre des tickets à l\'entrée de la piscine municipale. Et parfois, ces emplois nécessitent d\'être qualifié, comme c\'est le cas pour être surveillant de baignade.>> Le chômage baisse encore en Espagne mais c\'est loin d\'être gagnéLa ville est très dépendante du secteur de la constructionLa petite ville, comme beaucoup d\'autres dans la région, vivait essentiellement du BTP, très actif sur la côte méditerranéenne à une heure de là, et tiré par un immobilier en pleine essor et une activité touristique florissante. Mais les travailleurs qui faisaient le trajet chaque jour jusqu\'à Malaga ou qui travaillaient chez l\'un des sous-traitants installés à Alameda sont désormais désœuvrés.>> Crise de l\'immobilier : l\'Espagne en a pour 10 ans de galèrePas facile de relancer l\'activitéPour faire face à cette trop forte dépendance au secteur de la construction, le maire a loué des terres agricoles pour faire pousser de l\'ail et des asperges en espérant rendre cette activité rentable un jour. Il a aussi converti certains terrains en zones constructibles qu\'il souhaite vendre à un prix défiant toute concurrence pour y accueillir des entreprises. Mais ses marges de manœuvre sont limitées, car comme de nombreuses collectivités en Espagne, sa ville doit faire face à un endettement important auquel il tente de faire face avec difficulté.En attendant des jours meilleurs, ces petits jobs temporaires ne sont qu\'un moyen de mettre un peu de beurre dans les épinards le temps de quelques semaines et de redonner un peu espoir, expliquent les joueurs interrogés par le New York Times.>> L\'Espagne du Siècle d\'or vaincue par sa conquête
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