La France appelle à un « Airbus du ferroviaire »

« Il faut un Airbus du ferroviaire.  » Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, en est convaincu et le dit haut et fort. Son déplacement en Chine pour permettre la réalisation de grands contrats lors de la visite en France, en novembre, du président chinois Hu Jintao et les déclarations, lundi dernier, du gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, souhaitant la candidature d'industriels chinois à l'appel d'offres du TGV californien, n'ont fait que conforter ses certitudes. Face à la montée en puissance de la Chine dans le ferroviaire et ses ambitions à l'export, les sociétés européennes doivent coopérer pour répondre aux appels d'offres étrangers. « Je plaide, à l'avenir, pour des rapprochements entre les sociétés et les constructeurs européens », a-t-il dit, mardi à Pékin, devant quelques journalistes. Citant l'exemple d'Airbus, il prône la mise en place d'un TGV européen ou d'un travail en commun entre Siemens et Alstom. Ce qui, au regard des fortes rivalités entre les groupes, semble néanmoins très compliqué. « Nous travaillons dessus avec mon collègue allemand Peter Ramsauer. Nous allons créer un groupe de travail de haut niveau sur le sujet. »Guerre à l'exportL'idée est regrouper les forces comme l'a fait Airbus et de mettre fin à la guerre sans merci que se livrent les européens à l'export, qui risque d'être suicidaire face aux concurrents chinois de plus en plus actifs. C'est le cas en Argentine, au Brésil, en Amérique du Nord, où, comme le faisaient les Japonais il y a quelques années, les industriels chinois font des offres complètes (matériel, financements et infrastructures). La menace est d'autant plus forte que les Chinois ne cessent de monter en puissance dans la grande vitesse ferroviaire. Les trains roulent déjà à 350 km/h et demain à 380 km/h, quand, en France, les TGV atteignent les 320 km/h (sur une seule ligne) et bientôt 340km/h. Des performances qui proviennent largement des transferts de technologies. « Les Japonais, le canadien Bombardier et Siemens ont noué des accords avec les entreprises chinoises et sont présents sur la grande vitesse chinoise. Alstom a été prudent et n'y est pas », rappelle un industriel. Pour autant, la Chine va construire 1.000 kilomètres de lignes à grande vitesse par an pendant dix ans et Alstom peut espérer, à terme, avoir une part du gâteau. Reste à savoir jusqu'où il lui faudra aller dans les transferts technologiques. Fabrice Gliszczynski, à Pék
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