Construire un Mittelstand français ? Encore faut-il le vouloir

C\'était l\'un des objectifs majeurs de Nicolas Sarkozy. C\'est aussi celui de François Hollande : faire grandir les entreprises, permettre aux TPE et surtout aux PME de devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI) puissantes, capables d\'embaucher, d\'exporter et d\'innover. Pour atteindre cet objectif, tous les moyens sont bons. Les crédits d\'impôts tombent comme à Gravelotte pour financer la recherche, l\'innovation, l\'export et même la compétitivité et l\'emploi, les structures de soutien se multiplient - la dernière en date étant la Banque publique d\'investissement - au point que les chefs d\'entreprises s\'y perdent dans tout les nouveaux outils de financement.Le fameux Mittelstand allemandEt pourtant, rien n\'y fait, le nombre d\'ETI reste bloqué à 4.600 en France quand la l\'Allemagne, forte de son Mittelstand, en recense plus du double.  Comme si cet \"acharnement thérapeutique\" restait vain, comme si le patient refusait de se requinquer. Selon une étude KPMG et ASMEP-ETI dévoilée ce mardi à l\'occasion de la XIIème journée des ETI organisée par le syndicat des ETI, seuls 3 % des dirigeants interrogés envisagent une ouverture du capital à des associés, des employés ou des investisseurs extérieurs et 2% une cotation en bourse pour financer le développement de leur activité. En revanche, ils comptent essentiellement sur l\'autofinancement, cité par 72% d\'entre eux, sur l\'emprunt auprès d\'établissements financiers (51%) et enfin, dans une moindre mesure, sur les financements publics (19%). Certes, ouvrir le capital n\'est pas une fin absolue pour une entreprise ayant des projets de développement. Mais au regard de la dégradation du taux de marge moyen - il s\'élève actuellement à 28% selon l\'Insee, un plancher inédit - et du resserrement de l\'accès au crédit, compter sur l\'autofinancement et l\'endettement n\'autorise pas les projets les plus ambitieux. Beaucoup de blocagesComment expliquer cette frilosité ? Les freins les plus souvent exprimés à l\'ouverture du capital par les chefs d\'entreprises sont la crainte de la dilution et les exigences des entrants sur la valorisation, la rémunération, le coût de sortie... « Ne pas ouvrir son capital aux \"étrangers\", dans le sens \'étrangers à l\'entreprise\', est un frein à la croissance. La mentalité du chef d\'entreprise, c\'est le point névralgique ! », expliquait Jean-Yves Gilet, le directeur général du Fonds stratégique d\'investissement (FSI). lors de la table ronde organisée en novembre à Bercy dans le cadre de la 5e conférence annuelle des entrepreneurs « Des PME aux ETI mondiales ». « On ne bâtit pas une stratégie de croissance sans le vouloir. Les freins et les blocages peuvent provenir de l\'entrepreneur lui-même... », avait renchéri Olivier Duha, le président de CroissancePlus.  
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