Le nuage du volcan islandais obscurcit les vacances

Un volcan islandais au nom imprononçable, Eyjafjallajokull, est à l'origine d'un véritable blocus aérien en Europe où, depuis mercredi, les aéroports ont successivement suspendu les vols.Au total, 60 % du trafic aérien prévu vendredi en Europe a été annulé, selon l'organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, Eurocontrol. Ironie du sort, l'Islande était l'un des rares pays à être entièrement épargné. En France, près de vingt aéroports resteront fermés jusqu'à samedi à 8 heures. La reprise du trafic dépend du déplacement du nuage de cendres de plusieurs kilomètres de superficie. Quelques signes de retour à la normale semblaient cependant poindre à l'horizon à la veille du week-end. La quasi-totalité de l'espace aérien irlandais a été rouvert et celui de la Suède rouvre progressivement, tout comme la Norvège, mais seulement pour une période limitée de 6 à 12 heures qui s'est s'achevée vendredi après-midi. Au Royaume-Uni, des vols pourraient être autorisés à partir de 18 heures GMT en Atlantique Nord à destination et au départ de l'Écosse et d'Irlande du Nord.À n'importe quelle période de l'année, un tel blocage entraînerait des désagréments pour les voyageurs. C'est encore pire durant ce week-end, premier jour des vacances scolaires en région parisienne. C'est sur les dates de la capitale que sont calées les vacances des écoles françaises accueillant les enfants des expatriés en Europe, et notamment à Londres qui compte une très forte communauté française.Tour-opérateurs : cas de force majeureQue se passe-t-il pour les passagers qui ne peuvent pas partir ? Les clients ayant réservé un forfait (vol et séjour) auprès d'un tour-opérateur doivent faire preuve de patience. Leur prestataire n'est pas tenu de les indemniser car c'est un cas de force majeure indépendant de la volonté du professionnel. Si le passager refuse de partir lorsque ce sera à nouveau possible, il en sera pour ses frais. Dans ce cas, les tour-opérateurs ont toutefois l'habitude de concéder des gestes commerciaux ou de proposer de décaler le voyage sur les mois suivants. La situation est plus favorable pour les clients coincés à destination. Leur forfait est prolongé sans frais jusqu'à ce qu'ils puissent rentrer.Vols secs : report ou remboursementConcernant les vols secs, le droit européen prévoit que les indemnisations aériennes ne s'appliquent pas lorsque le retard ou l'annulation du vol est dû à des « circonstances exceptionnelles ». Les clients ont le choix entre reporter leur voyage ou se faire rembourser le billet.Le nombre de passagers optant pour le remboursement définira le coût de cet incident pour les compagnies aériennes. Auquel s'ajoutera l'obligation pour elles de prendre en charge les coûts financiers pour leurs passagers en attente de départ. Air France a ainsi réservé pour eux 2.000 chambres d'hôtels et des bons de restauration. Enfin, en cas de forte affluence dans les aéroports malgré les messages d'avertissement, ou en cas de saturation du parc hôtelier, les aéroports de Paris se sont équipés de matelas. ADP, l'exploitant des aéroports parisiens, a demandé aux points repas et aux restaurants de rester ouverts toute la nuit. Pour ces fournisseurs et les hôteliers installés à proximité des aéroports, l'événement sera une aubaine.Assurances : peu de recoursLes assurances annulation souscrites en même temps que l'achat du billet ne concernent que le voyageur lui-même subissant un coup dur au dernier moment et contraint de renoncer à son voyage en raison d'une maladie, d'un accident, du décès d'un proche notamment. Le cas d'une catastrophe naturelle ou de conditions météo exceptionnelles n'est en général pas prévu. En revanche, les frais dus au retard peuvent être couverts mais ils sont plafonnés (autour de 300 euros).Les cartes bancaires utilisées pour payer le voyage incluent souvent des assurances annulation ou retard. Plus la carte est haut de gamme, plus les montants d'indemnisations pour les frais imprévus notamment sont élevés. Mais lorsque l'annulation a été décidée par les autorités de l'aviation civile en cas de circonstances extraordinaires avant l'heure prévue du voyage, l'indemnisation peut être exclue (dans la carte Premier par exemple). Il faut donc lire les petites lignes du contrat. Et, en toute hypothèse, garder précieusement tous les documents pour constituer son dossier : facturettes de paiement, notes d'hôtel, billets...Les ferrys et Eurostar mettent les bouchées doublesOutre les hôtels, quelques transporteurs espèrent bénéficier d'un report de passagers. Ainsi, la compagnie Sea France s'est organisée pour transporter plus de passagers vers l'Angleterre. Depuis jeudi, plus de 1.000 véhicules de tourisme et près de 3.500 passagers supplémentaires (au total dans les deux sens) sont montés à bord de ses navires. Quant à Eurostar, il va faire rouler huit trains supplémentaires entre Paris et Londres samedi, afin de faire face à l'afflux de passagers affectés par la fermeture des aéroports. Pour la suite, il ne reste plus qu'à espérer que les projets de vacances ne partent pas en fumée.
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