La Bourse de Paris fait à nouveau rêver les entreprises

Les introductions en Bourse réalisées depuis le 1er janvier ont permis de lever 875,15 millions d’euros, contre moins de 50 millions sur la même période de 2013, d’après Euronext Paris.
Christine Lejoux
Le marché européen des introductions en Bourse a plus que triplé, au premier trimestre 2014, à 11,4 milliards d'euros, selon PwC. REUTERS.

Enfin une bonne nouvelle pour la place financière de Paris, qui n'a de cesse d'alerter sur la chute de sa compétitivité : la Bourse retrouve les faveurs des entreprises, après des années de disette. La preuve avec Elior, qui a déposé son prospectus d'introduction en Bourse auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), ce mercredi 16 avril.

 Le numéro trois européen de la restauration collective, qui avait été retiré de la cote parisienne en 2006, y reviendra dès le mois de juin, via une augmentation de capital de l'ordre de 700 millions d'euros, ont précisé ses dirigeants mercredi, lors d'une conférence de presse. C'est également en juin qu'Euronext devrait faire ses premiers pas à la Bourse de Paris. Une opération qui valoriserait le gestionnaire des places boursières de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne à 1,5 milliard d'euros, selon l'agence Reuters.

 Spie et Alstom Transport seraient valorisées entre 3 et 4 milliards d'euros

 Quelques semaines plus tôt, c'est la banque BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne) qui avait fait part de son intention de mettre en Bourse la moitié environ de l'assureur-crédit Coface, au premier semestre 2014. La société de services informatiques Atos projette, elle aussi, d'introduire en Bourse sa filiale de paiements électroniques Worldline d'ici à l'été.

 Spie préfère en revanche attendre l'automne pour faire ses débuts sur la cote parisienne, une IPO (initial public offering, offre publique d'achat) qui valoriserait le groupe d'ingénierie entre 3 et 4 milliards d'euros, selon des informations de presse. Une fourchette qui vaudrait également pour la filiale de transport d'Alstom, que le groupe industriel envisage d'introduire en Bourse ou de céder à un investisseur industriel ou financier.

 La seule introduction en Bourse de GTT a permis de lever 621 millions d'euros

 A l'aune d'opérations de cette envergure, 2014 se présente comme un très bon crû pour la place de Paris. Et ce, d'autant plus que l'année a démarré sur les chapeaux de roues : les introductions en Bourse réalisées depuis le 1er janvier ont permis de lever 875,15 millions d'euros, contre moins de 50 millions sur la même période de 2013, d'après les données d'Euronext Paris, arrêtées au 14 avril. Une performance qui tient beaucoup, il est vrai, à l'IPO de Gaztransport et Technigaz (GTT), qui a permis à la pépite de GDF Suez et de Total de récolter 621 millions d'euros.

 La deuxième introduction en Bourse la plus importante de l'année à Paris - celle du spécialiste des équipements médicaux Supersonic Imagine - n'a pas excédé 50 millions d'euros. Il n'en reste pas moins que ces opérations de plus petite taille se multiplient : entre le 1er avril et le 14 avril, outre Supersonic Imagine, pas moins de six sociétés sont venues toquer à la porte de la Bourse de Paris, dont quatre "biotechs" - Genomic Vision, Genticel, Quantum Genomics et Txcell - qui ont levé entre 3,5 millions et 34,5 millions d'euros.

 Le CAC 40 est au plus haut depuis septembre 2008

 Par quel miracle les entreprises redécouvrent-elles les charmes de la Bourse ? D'abord, à 4.426,72 points en clôture le 1er avril, le CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, a retrouvé son plus haut niveau depuis septembre 2008, époque à laquelle la banque américaine Lehman Brothers avait fait faillite, plongeant le monde dans la plus grave crise financière depuis la Grande Dépression.

 Autre preuve du regain de confiance des investisseurs dans l'avenir, porté par l'amélioration de la conjoncture économique dans certains pays matures, la volatilité des marchés actions est aujourd'hui faible. Ensuite, dans l'environnement actuel de taux bas, les investisseurs se tournent plus volontiers vers des actifs risqués tels que les actions pour trouver du rendement.

 Le marché européen des IPO a plus que triplé, au premier trimestre

 Résultat, quelque 11 milliards d'euros ont été levés via des introductions en Bourse, en Europe, au premier trimestre, selon le cabinet PwC. Non seulement ce montant est plus de trois fois supérieur à celui enregistré sur les trois premiers mois de 2013, mais il représente en outre un record depuis les 12,3 milliards levés au premier trimestre 2007, avant que n'éclate la crise des "subprimes" (crédits hypothécaires américains à risque). 

 Et ce n'est pas fini : PwC estime que le marché européen des IPO dépassera à nouveau les 10 milliards d'euros, au deuxième trimestre. "Durant les deux trimestres précédents, les opérations ont été plus importantes, les niveaux de souscription (par les investisseurs) ont été élevés, et les performances se sont avérées satisfaisantes à l'issue des IPO. Autant d'éléments favorables à la poursuite de cette tendance", explique Philippe Kubisa, associé chez PwC.

Christine Lejoux

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Commentaires 2
à écrit le 17/04/2014 à 15:33
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Avec les PEA des particuliers, les hedge funds américaines se délectent du SRD et de la vente à découvert...

à écrit le 17/04/2014 à 1:37
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C'est sûr qu'au rythme où les BC soutiennent les marchés, enfin disons l'apparence de marché, et avec les taux quasiment à 0 pour s'endetter et racheter des actions pour faire monter les titres, c'est une aubaine. En particulier pour les dirigeants q...

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