Alain Fuchs veut un CNRS « à l'offensive »

Il a pris ses fonctions le jour même de sa nomination en Conseil des ministres, le 20 janvier. Il faut dire que la tâche du nouveau PDG du CNRS, Alain Fuchs, est plus que délicate : mettre en oeuvre la réforme contestée du CNRS, tout en rassurant la communauté échaudée des chercheurs.Dès son arrivée, cet enseignant-chercheur de carrière s'est d'ailleurs attelé à consulter les syndicats. « Le fait qu'un scientifique ait été nommé les a soulagés, mais il y a une grande attente et ils sont dans l'expectative. On me demande si je vais appliquer la politique du gouvernement. Je ne vais pas en appliquer une autre ! J'estime que je n'ai pas à défendre le CNRS, mais à le promouvoir. Je parie sur son potentiel. Il faut évacuer le fantasme du découpage. La question doit être considérée comme close », assure l'ancien directeur de l'école Chimie ParisTech. Pour lui, le nouveau poste qu'il occupe (il cumule présidence et direction générale, fonctions auparavant séparées) permet d'« éclaircir la situation » : « Je suis responsable vis-à-vis du gouvernement de la politique que je mène dans le cadre de ma feuille de route. Je l'assume. » Pour cela, il compose sa nouvelle équipe. Les recrutements d'un directeur général délégué aux ressources (un « responsable administratif de haut niveau » choisi parmi trente candidats) et d'un directeur général délégué aux questions scientifiques (un chercheur sélectionné en interne) sont imminents.Restera ensuite le plus dur, accompagner la réforme : « Le point central est le chantier de la restructuration de l'enseignement supérieur et de la recherche en France. » Il s'agit de « faire fonctionner la diversité du CNRS » et de « bâtir un dialogue stratégique » avec les universités autonomes. « La constitution de pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres), puis de campus d'excellence, est une opportunité extraordinaire. Le CNRS, omnidisciplinaire, sera l'interlocuteur national qui va aider à faire émerger ces politiques en faisant l'analyse conjointe des forces et des faiblesses. Nous sommes dans le copilotage », explique Alain Fuchs. Le CNRS a donc vocation à être au centre du triangle enseignement-recherche-valorisation. Et les alliances créées récemment dans la recherche (dans les sciences de la vie, l'énergie, l'informatique, l'environnement) seront « un outil programmatique pour coordonner les efforts des organismes et des universités au sujet des grands problèmes de sociét頻, anticipe le chimiste. Pas question donc de voir le CNRS s'y diluer. « Je suis dans le bureau de chacune d'entre elles, nous sommes à l'offensive. »transferts technologiquesAutre chantier, la valorisation. L'émergence de grands campus doit être l'occasion d'accélérer les transferts technologiques (le grand emprunt va financer une dizaine de sociétés de valorisation). « Il faut trouver le bon équilibre entre maillage territorial, valorisations locale et nationale. Il faut entrer progressivement dans cette logique. La copropriété n'est pas remise en cause, assure Alain Fuchs. Nous sommes en train de jouer la coupe du monde de l'innovation et non le championnat de France du meilleur organisme de recherche ! »
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