"Les usines de BMW tournent à pleines capacités, y compris en Europe"

La Tribune - Les constructeurs européens affrontent de terribles surcapacités en Europe. Est-ce le cas de BMW?Ian Robertson - Nos usines tournent à pleines capacités partout dans le monde, y compris en Europe. Nos sites européens exportent une part importante de leur production. Jusqu\'au démarrage récent de notre nouvelle usine en Chine, le (4x4) X1 était produit pour le monde entier à Leipzig. Tous nos Touring (breaks) sont fabriqués à Munich, notre Série 7 (limousine) à Dingolfing. Nos concurrents qui ont de fortes surcapacités sont trop concentrés sur une seule région du monde. Nous, nous cherchons des capacités en Europe. Nous sommes prêts à produire des Mini aux Pays-Bas.Vous arrivez à exporter à partir des usines européennes, malgré les coûts salariaux élevés...La base de production n\'est pas un obstacle pour exporter. Nous avons une main d\'oeuvre très flexible, des usines très automatisées. Notre niveau d\'efficacité est extrême sur tous nos sites. Les usines allemandes n\'ont aucun handicap de compétitivité par rapport à notre site américain, par exemple. Il peut y avoir des différences de durée annuelle du travail, mais nos usines sont toutes aussi efficaces.Vous accroissez vos capacités hors d\'Europe..En quatre ans, on a doublé les capacités du site américain de Spartanburg, qui exporte à 80%. En Afrique du sud, nous sommes passés d\'un potentiel de 40.000 à 70.000 unités et nous exportons aussi 80% de la production. En Chine, on vient d\'ouvrir un nouveau site à Tiexi. Nous accroissons notre potentiel en Russie, en Inde. Et nous aurons probablement une usine en Amérique du sud.Comment se porte le marché du haut de gamme?Le marché du \"Premium\" continue de mieux se comporter que le marché total en Europe. Il représente une part conséquente du marché en Europe comme dans le monde. Je ne mésestime pas la concurrence des japonais ou des coréens sur ce segment. Mais ils sont parfois bons sur un seul marché. Alors que nous, nous sommes mondiaux.Votre prix de vente moyen, élevé face à la concurrence, continue-t-il de progresser?Oui, il continue de croître partout dant le monde. Aujourd\'hui, aux Etats-Unis, par exemple, 80% de nos berlines sont vendues en quatre roues motrices (NDLR : une option coûteuse).Vous misez de plus en plus sur les petites voitures...On va continuer à croître dans le haut de gamme. Mais les petits véhicules représentent un créneau en croissance, surtout en Europe. On développe une stratégie avec des petits modèles sur des plates-formes communes avec notre marque Mini. Nous aurons dix modèles. Mais pas seulement pour l\'Europe. Aujourd\'hui, Mini a son premier marché aux Etats-Unis. On peut développer ces niches ailleurs.Pour vos gammes habituelles de gros modèles, vous réduisez les les cylindrées des moteurs...C\'est la première fois qu\'il y a une convergence des législations dans le monde pour diminuer les rejets de C02. Il faut donc abaisser les émissions. D\'ici à 2020, nous allons devoir les réduire de 25%. Même en Chine, qui est toujours le plus gros marché pour notre Série 7, le marché mûrit. On y vend de plus en plus de moteurs à quatre cylindres (NDLR: au lieu de 6 ou 8). Il faut poursuivre notre réduction de la cylindrée des moteurs. C\'est la performance de ces moteurs qui compte. Comment voyez-vous l\'année 2012?Le groupe BMW a écoulé 1,33 million de véhicules dans le monde sur neuf mois, soit une croissance de 8,3%. En octobre, nous aurons une bonne croissance des ventes de 8 à 9%. Nous allons vers une année record en termes de ventes et de chiffre d\'affaires. Nous aurons une petite progression en Europe même en 2012. Notre stratégie est mondiale. Il s\'agit d\'équilibrer nos ventes entre les pays matures comme l\'Europe ou les Etats-Unis et les pays comme la Russie, la Turquie, la Corée, la Chine. En Chine, nous avons notamment une croissance importante. la Chine sera bientôt notre premier marché pour la série 5 (NDLR: gamme intermérdiaire de BMW).Quels sont vos objectifs de ventes à moyen terme?Nous visons plus de 2 millions de véhicules d\'ici à 2016. Et on est bien partis pour. (NDLR: 1,67 million de véhicules vendus en 2011).BMW avait annoncé une prévision de marge opérationnelle honorable de 8 à 10% sur l\'année. Mais vous en étiez à 11,6% au deuxième trimestre. Il y aura donc régression sur le second semestre?Le marché européen est très difficile. Et nous sommes sur cette vision d\'une marge dans la fourchette de 8 à 10%. 
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