Les médias français bientôt bannis de Google ?

La contre-attaque était prévisible. Menacé d\'une taxe réclamée par les éditeurs de presse, le moteur de recherche Google a écrit au gouvernement français pour le prévenir qu\'il serait « en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français » selon le courrier adressé en octobre à plusieurs ministériels. S\'inspirant du récent projet de loi allemand baptisé « Lex Google », qui prévoit de faire payer les liens hypertextes les éditeurs français ont demandé en septembre au gouvernement un projet de loi visant à obliger les moteurs de recherche, principalement Google, à les rétribuer pour chaque lecture d\'un article par un internaute passé par le moteur via le versement de « droits voisins », une sorte de prolongation des droits d\'auteur. La Ministre de la Culture Aurélie Filippetti a jugé « extrêmement pertinente » cette idée de créer un droit voisin mercredi, devant la Commission des affaires culturelles de l\'Assemblée nationale et même indiqué que Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) « y travaille. » Menace en l\'air de Google ? Pas forcément !Le précédent du bras de fer avec la presse belge A l\'été 2011, Google avait décidé de ne plus référencer les quotidiens belges, déjà au sujet d\'un contentieux sur les droits d\'auteur. En tapant « Le Soir » ou « La libre Belgique » dans le moteur de recherche, impossible de tomber sur ces deux médias, qui avaient purement disparu du web selon Google. Pendant trois jours, face au tollé suscité par cette forme de boycott. Mais c\'est une victoire à la Pyrrhus pour les éditeurs belges puisque les articles et photographies publiés dans les journaux belges ne sont désormais plus référencés dans Google Actualités, qui représente une source de trafic importante. Dans son courrier aux ministres français, Google écrit qu\'il « ne peut accepter que l\'instauration d\'un droit voisin pour le référencement de sites de presse français mette en cause son existence même. » Il rappelle au passage qu\'il « redirige 4 milliards de clics par mois vers les pages internet des éditeurs » de l\'Hexagone. Aux yeux du géant de l\'Internet, « en réalité, l\'ambition de ce texte est d\'interdire le référencement non rémunéré. Une telle loi aboutirait à limiter l\'accès à l\'information, à réduire le nombre de sites français référencés sur internet mais aussi à freiner l\'innovation » et même « ralentir Internet », argument classique du groupe de Mountain View. Le projet de texte actuel prévoit des peines de trois ans d\'emprisonnement et de 300.000 euros d\'amende pour les contrevenants.  
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