La City domine

Place financièreIl y a des signes qui ne trompent pas. Cette année, les cartons d'invitation aux fêtes de fin d'année de la City sont de nouveau aussi épais que pompeux. Alors que la modération était quasiment obligatoire l'an dernier, les buffets seront bien, cette fois, garnis et les dépenses ostentatoires.Une série d'études publiées ces derniers jours confirme cette impression. La première vient du World Economic Forum, qui positionne Londres en première position des centres financiers mondiaux, prenant la place des États-Unis. Ces derniers se retrouvent même en troisième place, derrière l'Australie.L'étude, qui prend en compte 120 indices allant de la taille des marchés financiers à l'environnement juridique en passant par la stabilité financière de chaque pays, compare 55 centres financiers. « Londres en première place n'est pas une surprise, estime Sotiris Staikouras, professeur à la Cass Business School. Bien que la crise ait réduit le glamour de la finance à travers le monde, cette ville reste synonyme de marchés financiers. » Il cite notamment comme avantages la domination de la City dans les secteurs de l'assurance et des services bancaires, ainsi que sa position géographique à cheval entre l'Asie et l'Amérique.Par ailleurs, les bonus font leur retour. Selon un sondage du cabinet de recrutement Morgan McKinley, les financiers s'attendent à un bonus égal (40 %) ou supérieur (38,5 %) à l'an dernier. Environ le tiers d'entre eux prévoient un bonus représentant entre 30 % et 100 % de leur salaire de base, tandis que 10 % estiment qu'il y sera supérieur.Du côté des emplois également, la situation s'améliore. La dernière étude du Center for Economic and Business Research (CEBR) estime qu'environ 50.000 personnes ont perdu leur emploi à la City pendant l'ensemble de la crise (sur un total initial de 350.000), mais que les licenciements sont désormais terminés. « Les emplois vont commencer à revenir l'année prochaine », juge l'étude.en trompe-l'?il Pourtant, tous ces signes positifs sont à remettre en perspective. Si le nombre d'emplois ne se réduit plus, le CEBR ne prévoit pas de retour à leur pic de 2007 avant? une décennie. Même chose sur les bonus : « Leur hausse doit être comparée au niveau de l'an dernier, qui était très réduit par rapport aux deux années précédentes », rappelle Andrew Evans, directeur de Morgan McKinley.Enfin, et c'est sans doute l'essentiel, le classement de Londres en tant que première place mondiale est en trompe-l'?il. Si la City fait mieux que les États-Unis, son score total a été fortement réduit. Dans le même temps, les centres financiers des pays émergents ont fortement progressé, notamment parce qu'ils ont été sujets à moins d'instabilité. « La domination des États-Unis et du Royaume-Uni est en danger », avertit Kevin Steinberg, directeur du World Economic Forum USA. Si la City va beaucoup mieux, sa convalescence est loin d'être finie. n
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