La "Marianne" enceinte déchaîne la polémique

Il y a une dizaine de jours, Thierry Saussez célébrait ses 61 ans. Pour fêter ça, le Parti socialiste a offert à l'élégant publicitaire toujours parfaitement bronzé une... polémique. Mercredi, Benoît Hamon, le porte-parole de la Rrue de Solférino, dénonçait le coût - 975.000 euros - de la campagne de communication symbolisée par une Marianne enceinte et destinée à vanter auprès des Français les mérites de l'emprunt national. Le PS, qui dénonce un scandale, demande « l'annulation de cette campagne », qui selon lui, « représente une propagande politique au service des listes de l'UMP aux frais du contribuable » en pleine campagne pour les élections régionales.Ces attaques laissent de marbre celui qui, depuis avril 2008 - en tant que délégué interministériel placé auprès du Premier ministre -, dessine et pilote toute la politique de communication du gouvernement. Thierry Saussez le répète souvent, « en période de crise, la communication gouvernementale est un service public ». Une augmentation de 140 %Et ce service public a été sacrément musclé depuis son arrivée aux manettes. Choisi par Nicolas Sarkozy, qu'il connaît depuis vingt-cinq ans, Thierry Saussez a demandé et obtenu des moyens considérables. Le SIG a vu son budget augmenter de 140 % en 2009, à 27,9 millions d'euros. « Cette très forte augmentation de la dotation budgétaire [...] s'explique par le redéploiement de crédits de communication en provenance de différents départements ministériels », indiquait le député communiste Jean-Pierre Brard dans un rapport parlementaire cet automne. Autrement dit, on a rapatrié au 19, rue de Constantine, adresse du siège du SIG dans le VIIe arrondissement de Paris, une partie des budgets com' des ministères. Avec 105 emplois et un budget 2010 resté stable par rapport à l'an dernier, le SIG déploie son activité autour de quatre axes. Il consacre 3,9 millions d'euros à l'analyse de l'opinion et des médias, 3,5 millions à la production de supports d'information, dont le développement d'un portail Internet et une Web-TV... Cinq cent mille euros sont affectées aux dépenses d'ordre logistique mais la plus grosse enveloppe, soit 14 millions d'euros, sert à définir un « planning stratégique » pour la communication gouvernementale, afin d'« assurer la cohérence et la convergence des initiatives ministérielles » et la conduite de « plusieurs campagnes d'information d'envergure à dimension interministérielle », peut-on lire dans les documents budgétaires. La campagne sur l'emprunt national cette année, celle sur le plan de relance l'an dernier ou la publicité pour la loi Tepa en 2008 entrent dans cette catégorie. Une véritable agence de com'À cet égard, le sénateur socialiste Yves Krattinger a souhaité en novembre que les parlementaires soient informés des axes de campagne envisagés et a estimé nécessaire que la représentation nationale puisse disposer « d'éléments de comparaison budgétaires sur les moyens jusqu'alors déployés pour de telles campagnes d'information, soit par le gouvernement français, soit par les gouvernements d'autres grands États industrialisés ».Même si le SIG est bien désormais l'agence de com' du gouvernement, il n'a pas l'exclusivité de la communication de l'exécutif. L'Élysée a aussi son budget propre pour communiquer: celui-ci s'élève à 2,5 millions cette année.
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