L'affaire est des plus sérieuses. La vente aux enchères de Sex.com a été brutalement interrompue jeudi dernier à l'initiative des créanciers du vendeur, Escom. Ce dernier avait mis en vente le nom de domaine, considéré comme l'un des plus chers au monde, avec une mise à prix de 1 million de dollars. Mais très vite, les trois créanciers d'Escom ont engagé une procédure obligeant la société à se mettre sous la protection de la loi des faillites, interrompant ainsi le processus d'enchères. Pour Mike Mann, l'un des créanciers, l'enchère n'est pas le meilleur moyen de tirer le prix maximum de Sex.com. "C'est le nom de domaine le plus valorisable du monde. Ils étaient en train de jeter ça par la fenêtre", a -t-il expliqué à l'agence Associated Press.Pimenter sa vie sexuelle en aidant les animauxC'est en 2006 que Escom avait mis la main sur ce nom de domaine pour un montant estimé entre 12 et 14 millions de dollars, mais n'avait jamais était capable de rembourser sa dette en intégralité. Ses créanciers estiment qu'Escom leur doit encore 10,1 millions de dollars. Un des candidats intéressés par Sex.com, "People for Ethical Treament of Animals" (PETA, une association de défense des animaux) a écrit aux avocats d'Escom, leur suggérant de céder gratuitement à l'association le nom de domaine. Avec un argument choc: selon PETA, les hommes qui consomment de la viande, des oeufs et des produits laitiers ont souvent des déficiences d'ordre sexuel. "Nous faire don de ce nom de domaine bénéficierait à tout le monde : votre client aurait une énorme déduction fiscale, tandis que les gens pourraient pimenter leur vie amoureuse tout en aidant les animaux", a expliqué dans sa missive la vice-présidente Tracy Reinman. Zéro pour le businessCombien vaut Sex.com ? Selon l'Américain Domainer Magazine, entre 14 et 16 millions de dollars. Mais les tarifs des noms de domaine ont beaucoup baissé ces dernières années. Pour Kathy Nielsen, la directrice commerciale de la place de marché Sedo, plutôt 6 millions de dollars. Une chose est sûre: Escom n'a jamais exploité la marque ni développé de business. Sex.com, déposé en 1994 par le fondateur du site de rencontre Match.com Gary Kremen, se contente d'agréger une liste de liens vers d'autres sites spécialisés, allant de vidéos sur YouTube ou d'horoscopes à des adresses les plus chaudes. Une cour spécialisée dans les faillites décidera de l'avenir du nom de domaine. L'affaire pourrait mettre un an avant d'être résolue.

latribune.fr

22 Mars 2010, 11:55

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