Latécoère : les raisons du départ du patron de l'équipementier toulousain

Le moins que l\'on puisse dire, c\'est que le départ du président du directoire de Latécoère, François Bertrand, a été brutal jeudi. Et cela ne s\'est pas passé dans la sérénité entre l\'un des dirigeants historiques de l\'équipementier aéronautique toulousain et le conseil de surveillance. On comprend mieux la sécheresse du communiqué de presse publié jeudi soir. Pour autant, au sein de Latécoère, son départ n\'est pas non plus réellement une surprise tant la relation entre François Bertrand et le président du conseil de surveillance, Pierre Gadonneix, s\'était très dégradée au cours de ces dernières semaines, explique-t-on à \"La Tribune\". Au final, Pierre Gadonneix a eu la peau du président du directoire qui était très critiqué sur son management ces derniers mois.Pierre Gadonneix et le conseil de surveillance ont notamment reproché à François Bertrand, selon des sources concordantes, de ne pas aller assez vite dans l\'assainissement des comptes de Latécoère, passé à deux doigts de la banqueroute en 2009, année où le groupe a enregistré une perte de plus de 90 millions d\'euros, et 2010. En 2012, l\'équipementier aéronautique a vu ses bénéfices chuter mais se montre optimiste pour 2013 en tablant sur une nouvelle progression de ses ventes et une amélioration de sa rentabilité opérationnelle. Le bénéfice net du groupe a été divisé par plus de deux en 2012, à 3,1 millions d\'euros contre 6,6 millions un an plus tôt. Au successeur donc - Bertrand Parmentier - de passer la vitesse supérieure. C\'est même très clair dans le communiqué : \"le groupe Latécoère assurera sous son impulsion, la mise en oeuvre des plans de transformation visant une excellence opérationnelle conjuguant satisfaction client et retour sur investissement programmes. Le directoire veillera à promouvoir une structure financière efficace\". Sous-entendu, ce n\'était pas entièrement le cas auparavant.Perte de confiance des banquesPierre Gadonneix a également mis dans la balance la perte de confiance des banques et des clients vis-à-vis de François Bertrand. Latécoère était parvenu en mai 2010 avec ses banques créancières à un accord, qui selon ces termes, ont souscrit des obligations convertibles pour un montant de 71,5 millions d\'euros, diminuant ainsi de 20 % la dette bancaire existante. Puis fin 2011, l\'équipementier avait conclu un nouvel accord, qui se substituait au précédent. Il prévoyait notamment un crédit syndiqué de 319,8 millions d\'euros, un contrat d\'affacturage de 76 millions d\'une durée de quatre ans ainsi que le remboursement anticipé de 4,29 millions d\'obligations convertibles, soit 42,9 millions d\'euros. Bref, les banques ont également joué un rôle important dans l\'éviction de François Bertrand.Enfin, dernier reproche signifié à l\'ancien patron opérationnel de Latécoère, son manque d\'empressement à initier des rapprochements dans la filière aérostructure. Selon certains sources, Pierre Gadonneix aurait reproché à François Bertrand l\'échec du rapprochement entre Latécoère et la filiale aérostructure d\'EADS, Aerolia. A Bertrand Parmentier de rester \"attentif aux possibilités de joeur un rôle dans la consolidation du secteur\".
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