L'euro n'a pas détrôné le dollar comme monnaie de réserve

Dans le tumulte actuel, les marchés de change internationaux peuvent au moins s'accrocher à une vérité coulée dans le marbre pour au moins encore quelques années : le statut de monnaie de réserve internationale du dollar. Détentrice de 29% des réserves de change mondiales avec 2.447 milliards de dollars à fin mars, la Chine est bien placée pour s'exprimer en la matière. « Le dollar est toujours la monnaie clef de réserve », a ainsi affirmé cette semaine Xia Bin, un conseiller de la banque centrale chinoise, sans plus donner de détails. Il est vrai que la politique d'investissement de l'institution, tenue secrète, fait couler depuis le début de la crise beaucoup d'encre.Rumeurs et spéculationsVia ses réserves de change, la Chine détenait à fin mars 895,2 milliards de dollars en bons du Trésor américain. Les experts estiment que le restant des réserves est lui-même majoritairement libellé en dollars, mais prêtent de plus en plus aux Chinois l'intention de diversifier leurs avoirs en euros et dans d'autres actifs, comme l'or. Les investisseurs ont de leur côté vu dans les rumeurs sur d'éventuels achats d'euros par la banque centrale chinoise un signe de plus attestant de la volonté de Pékin de soutenir la monnaie unique, mais aussi de profiter de la faiblesse de l'euro pour renforcer leurs avoirs libellés en monnaie unique à bon compte. Derrière ces spéculations, la vérité des chiffres indique toujours que le dollar reste la monnaie de réserve internationale.L'euro concurrence le dollar sur le financementSelon les dernières statistiques trimestrielles du FMI, le dollar représentait à fin décembre 62,1% des réserves de change mondiales (hors Chine), contre 27,4% pour l'euro. Trois mois plutôt les deux monnaies représentaient respectivement 61,5% et 27,4%. Il s'agissait pour l'euro de son plus haut niveau depuis la création de cette monnaie en 1999, à 27,8 %. Sur les quatre fonctions d'une monnaie internationale (transaction, financement, facturation, monnaie de réserve), l'euro n'a pour l'instant réussi à concurrencer le billet vert que sur le financement, c'est à dire les émissions obligataires, et ce dès sa création. Un acquis de la construction du marché unique financier européen autour de la zone euro qui pousse mécaniquement de nombreux Etats et grandes entreprises à s'endetter dans cette nouvelle monnaie.
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