Woerth aux étudiants : il faudra "payer en temps" les retraites

Ambiance studieuse, ce vendredi matin, dans l'amphi 2 de l'IUT Paris Descartes. Une centaine d'étudiants -en formation initiale ou continue- sont venus écouter le ministre du Travail sur les retraites. "Faites des enfants !", lance Eric Woerth au jeune public amusé, avant de préciser en plaisantant que "ce n'est pas un appel au peuple" et que "la mesure ne figurera pas dans le projet de loi". Sur le fond, le ministre du Travail ne dévoile rien de plus de ses intentions. Report de l'âge légal et/ou allongement de la durée de cotisation? Eric Woerth reste flou, se bornant à indiquer sa préférence pour "payer en temps" le financement des retraites.Le "tabou" des 60 ans tombera de lui-mêmeIl lâche néanmoins que si deux tiers des salariés prennent aujourdhui leur retraite à 60 ans, leur nombre diminuera mécaniquement dans dix ans, du fait du recul de l'âge d'entrée sur le marché du travail et de l'accroissement des carrières hachées. Traduire : le "tabou" des 60 ans tombera de lui-même. De même, à propos de l'emploi des seniors, explique-t-il que le "marqueur" des 60 ans contribue à exclure les plus de 55 ans du marché du travail, du fait de "l'effet d'horizon". "C'est comme lorsque vous savez que vous quittez le bureau à 18h30 : vous commencez à ranger vos affaires à 18h20". Ayez confiance !A une question sur la nécessité d'apporter des recettes complémentaires, Eric Woerth répond "recettes ciblées", précisant que les "classes moyennes" seraient épargnées par cet effort, et que tout l'enjeu est de trouver des "ressources les plus stables sans nuire à la compétitivité". Les régimes spéciaux ? "Appliquons déjà la réforme de 2007", lance Eric Woerth. Le niveau des retraites? "Ce ne sera pas une variable d'ajustement", promet le ministre. La capitalisation? "ce n'est pas le coeur du sujet", assure -t-il. Et de tenter de rassurer son jeune auditoire sur la pérénité du système de retraite. "Ayez confiance!" leur lance-t-il. "On est conscients qu'il faudra travailler plus longtemps", lâche une étudiante à l'issue du débat. Mission accomplie?
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