Radio France sans budget numérique

Le nouveau « contrat d'objectifs et de moyens » (COM) de Radio France court jusqu'en 2014. Il a été approuvé en conseil des ministres le 16 juin. Il est en cours d'examen au Parlement. La principale surprise concerne la radio numérique, grand absent de ce COM, alors que Radio France est pourtant le plus important soutien de ce projet. Certes, aujourd'hui, ce dossier est toujours enlisé, et suspendu au bon vouloir des radios privées et au résultat de la mission confiée à David Kessler, qui doit rendre son rapport fin 2010. Rien ne se passera donc avant 2011 au mieux. Mais, si le projet est enfin lancé, ce pourrait bien être durant la période couverte par le COM (retrouvez le COM sur Latribune.fr). Or celui-ci est peu disert sur le sujet : il indique seulement que, « pendant la première phase de développement, le financement s'effectuera par redéploiement au sein du budget de diffusion de Radio France. L'État et Radio France conviennent de réétudier en 2013 les besoins de financement additionnels qui seraient nécessaires ». En clair, cela signifie que la radio numérique ne devrait pas représenter une dépense significative avant 2013 au plus tôt. Aujourd'hui, les radios publiques dépensent 74 millions d'euros par an pour leur diffusion : 54 millions pour la FM, 14 millions pour les ondes moyennes, et 6 millions pour les ondes longues. La radio publique compte réduire cette facture de 1 million par an en renégociant ses contrats FM et ondes moyennes, ce qui permettra de financer le début de la diffusion numérique jusqu'en 2013. À terme, lorsque le numérique couvrira 95 % de la population, Radio France chiffre son coût à 37,5 millions par an. Objectifs d'audienceLe COM prévoit d'« étudier l'opportunité d'un désengagement progressif » des ondes moyennes. Au sujet des ondes longues, il rappelle qu'elles « drainent une part d'écoute encore significative : supérieure à 10 % pour France Inter ». Dès lors, il ne prévoit prudemment que de « mener une réflexion sur leur avenir, en concertation avec Europe 1, RTL et RMC ». Parallèlement, le COM fixe des objectifs ambitieux en matière d'audience cumulée. Elle devra passer de 6,8 % à 7 % pour France Bleu ; de 0,9 % à 1,5 % pour le Mouv' ; et de 2 % à 2,2 % pour FIP. Elle devra rester au minimum stable par rapport à 2009 pour les autres stations. Pas évident pour France Inter, qui a atteint en 2009 son meilleur score depuis cinq ans, et vient de perdre Nicolas Demorand, Stéphane Guillon et Didier Porte, qui réalisaient des pics d'audience. Enfin, pour la publicité, le COM ne prévoit aucun assouplissement.
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