Les taux d'emprunt à court terme espagnols se dégonflent

Dans un marché perturbé par les révoltes dans plusieurs pays arabes, l'Espagne a enregistré un net succès ce mardi à l'occasion de sa quatrième levée de dette à court terme de 2011. Après avoir reçu plus de 5,5 milliards d'euros d'ordres lors de son adjudication à 6 mois, Madrid a placé 1,01 milliard d'euros de titres à 1,58 %, un taux au plus bas depuis octobre et en nette diminution par rapport aux 1,80 % concédé fin janvier. Concernant le 1,85 milliard d'euros emprunté à 3 mois, le ratio de couverture a en revanche faibli de 5,48 à 3,35 fois, tandis que le taux s'est tendu à 1,1 %, contre 0,98 % fin janvier. « Le résultat global de l'émission à court terme espagnole est bon et devrait rassurer quelque peu les investisseurs, après la demande plus faible qu'attendue enregistrée la semaine dernière », estime Chiara Cremonesi, stratégiste taux chez UniCredit. Les obligations espagnoles avaient mal réagi ce jeudi après l'émission de 3,5 milliards d'euros de titres à échéance 2020 et 2037, qui avait enregistré un ratio de couverture plus faible qu'à l'accoutumée de 1,5. Simple accrocCet appétit modéré des investisseurs avait empêché l'Espagne d'émettre le maximum de 4 milliards d'euros prévus dans la fourchette indicative, alors que le pays est plutôt en retard par rapport à ses voisins européens. Avec 16 milliards d'euros d'émissions à moyen et long terme, Madrid a pour l'instant exécuté 17 % de son programme de financement à moyen et long terme, contre 23 % pour la France et 20 % pour la moyenne de la zone euro. Malgré cet accroc, la décrue des taux d'emprunt de l'Espagne confirme opérations après opérations le soulagement des investisseurs concernant la santé des finances espagnoles. « On assiste à une réouverture des primes de risque liée aux événements au Moyen-Orient, mais celle de l'Espagne s'avère assez stable », souligne Cyril Regnat, stratégiste taux chez Natixis. Après être montée à plus de 280 points de base en novembre, elle s'établissait mardi à 218 points, soit une hausse de 19 points moitié moins élevée que celle enregistrée par la prime portugaise. « Le gouvernement communique beaucoup sur la réduction du déficit budgétaire ainsi que sur l'exposition à l'immobilier des caisses d'épargne et leurs besoins en recapitalisation. Ce qui joue en faveur d'une moindre volatilité des taux ibériques », résume Cyril Regnat.
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