Total débarque dans la production en Chine sur un énorme champ de gaz

Après des années de négociations, Total est enfin en passe de démarrer son premier projet de production en Chine... sur un gisement géant de gaz non conventionnel. La dernière étape administrative est franchie. Le plan de développement du pétrolier chinois CNPC-PetroChina, associé à 51 % à Total, a été soumis aux autorités il y a quelques semaines. Total pense commencer de façon imminente les premiers forages du bloc Sulige Sud, dans le bassin d'Ordos en Mongolie intérieure. Selon nos informations, l'investissement de départ se situerait autour de 2 milliards de dollars (1,4 milliard d'euros)pour forer 450 puits et atteindre un plateau de production de 50.000 barils équivalent pétrole (bep) par jour. La production doit débuter en 2012 ou 2013. Les réserves sont estimées à 440 millions de bep.SoulagementChez Total, qui n'est pas encore présent dans l'activité de production en Chine à l'inverse de la plupart de ses concurrents, le soulagement est tangible. « Il fallait qu'on avance sur le dossier et que l'on passe de l'étude au développement. En Chine, on est crédible le jour où l'on entre dans le concret », explique Christophe de Margerie, le PDG de Total de passage à Pékin. Il y a un an encore le dossier semblait loin d'être bouclé. Au départ, Total devait être seul exploitant du bloc. Un accord de partage avait été signé en 2006 et depuis plus rien. La compagnie pétrolière française s'enlisait dans un territoire qui n'était pas le sien. La situation s'est retournée l'année dernière lorsque les deux parties se sont mises d'accord pour changer de stratégie. « PetroChina va finalement être opérateur. Notre partenariat repose sur l'apport de la connaissance du terrain et de coûts de production plus bas de PetroChina d'un côté, et du savoir-faire de Total de l'autre », explique Christophe de Margerie.Ce compromis atteint par Total, tourné jusqu'ici davantage vers des coopérations à l'international avec ses partenaires chinois, devrait lui ouvrir des portes sur le territoire chinois. Le groupe français étudie déjà d'autres projets d'exploitation de gaz et cherche déjà depuis longtemps à ouvrir en Chine une deuxième raffinerie avec un pays producteur de pétrole et un associé chinois. Total a été, en 1991, le premier pétrolier international à construire une raffinerie en Chine, à Dalian. « Le partenariat avec les Chinois nécessite une très bonne compréhension interculturelle : travailler ensemble à l'international ne suffit pas, il est nécessaire d'être aussi présent en Chine. »Cependant, c'est toujours bien l'international qui intéresse Total dans sa stratégie avec les compagnies chinoises. En Ouganda, Total a réussi à passer devant l'italien ENI pour décrocher un gisement important grâce à son association avec l'autre grand pétrolier chinois, Cnooc. Débloqué la semaine dernière par un accord avec l'État ougandais, ce projet prend forme, a confirmé Christophe de Margerie. Un accord avec Cnooc et leur partenaire Tullow devait être signé d'ici une semaine, chacun détenant un tiers de ce projet dont l'investissement total dépasserait, selon Christophe de Margerie, 10 milliards de dollars.
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