Citroën DS3 Cabrio : Vivement les beaux jours !

Quelle bonne idée pour cet été, enfin, si celui-ci veut bien arriver ! Nous voici donc au volant de la plus snob des Citroën DS3, la version « Cabrio ». Pour rouler en plein air en faisant un pied de nez aux Mini ou autres Fiat 500C. Rouge métallisé du plus bel effet, capote en toile avec dessins imprimés, elle est plutôt mignonne, notre petite décapotable « Premium ». Et on la regarde avec sympathie. Profitons donc d\'un des rares rayons de soleil de cet affreux printemps pour enlever le haut! Et là... déception. Car le « Cabrio » DS3 est un faux cabriolet. Et oui, pour réduire les coûts, Citroën a laissé la structure de la DS3 telle quelle, avec ses arches. Comme Fiat pour sa 500C d\'ailleurs.Un grand toit ouvrant, en faitLa marque aux chevrons a juste concocté un toit ouvrant en toile. Résultat : on n\'a jamais l\'impression d\'être dehors, puisqu\'on reste enserré dans la tôle de la carrosserie. Certes, le toit ouvrant est long et large, avec une belle surface d\'ouverture. Il n\'empêche, ce n\'est pas pareil. Facteur aggravant : on ne peut jamais le déplier complètement. Car, ouverte, la capote vient se placer exactement dans l\'axe du rétroviseur, obstruant complètement la vision vers l\'arrière. Archi-dangereux. Il faut donc en fait ouvrir le toit jusqu\'à l\'avant-dernier cran. Pas plus. Et, tant qu\'on y est dans les récriminations, notons que, si le décapotage d\'une simple pression sur un bouton électrique est formidable, quelle que soit l\'allure, le recapotage s\'arrête automatiquement quelques centimètres avant la fin pour des raisons prétendument de sécurité. Il faut donc finir la fermeture en appuyant continument sur le bouton. Agaçant...Un « semi-cabrio »Bon, cessons de bouder ! Prenons la DS3 pour ce qu\'elle est, à savoir un « semi-cabrio ». Telle quelle, elle n\'en demeure pas moins extrêmement agréable d\'utilisation, avec ce maxi-toit. On l\'ouvre d\'ailleurs fréquemment, puisque, grâce aux arches de toit en tôle, on demeure toujours à l\'abri du vent... Alors, pourquoi se priver ? On roule donc très souvent toit ouvert, avec en plus une sensation de sécurité en ville par rapport à une vraie découvrable. Nous avons donc beaucoup apprécié.Planche de bord de la C3Comme la marque aux chevrons a intégralement conservé la structure de la berline, saluons une très grande rigidité de l\'habitacle, sans craquements ni grincements comme sur bien des découvrables. La qualité de conception et de fabrication est rigoureuse. En revanche, nous sommes moins satisfaits de la planche de bord, reprise telle quelle de la Citroën C3, à quelques décorations près. Le bandeau en plastique gris brillant sur la planche de bord de notre modèle d\'essai et le placage en noir laqué sur la console sont censés apporter la touche chic. Mmmouais. Disons que les matériaux et les assemblages, comparables à ceux d\'une Ford Fiesta, sont corrects pour une petite voiture de constructeur généraliste, mais pas exactement au niveau de ce qu\'on attendrait d\'une « Premium ». Evidemment, Citroën, rétorquera que ce n\'est pas extraordinaire non plus sur une Mini ou une Fiat 500. Ce qui est vrai, mais le design (rétro) sur ces deux modèles a au moins l\'avantage d\'être spécifique à ces véhicules. L\'ambiance dans une DS3 n\'est pas aussi évocatrice que celle de ses deux rivales.Très bons sièges La DS3 se distingue toutefois de la C3 par des sièges aux tissus spécifiques. Le « patchwork » un peu compliqué de morceaux d\'alcantara (imitation daim) et de velours aux teintes différentes n\'est pas entièrement convaincant. Mais ces revêtements sont au moins très soyeux au toucher. Ca, on aime bien. Ces sièges sont d\'ailleurs très bien dessinés, maintenant parfaitement le corps. Mais, assez étroits, ils conviendront plutôt aux conducteurs sveltes (c\'est notre cas, merci !). La position de conduite se révèle très satisfaisante, même si on peste contre les tout petits boutons placés trop bas dans la console pour régler son ensemble audio.Belles places... avantL\'habitabilité est nettement supérieure à celle des Mini ou Fiat 500C. La DS3 est il est vrai un peu plus encombrante (3,94 mètres de long). L\'accès à l\'arrière reste forcément acrobatique, mais toutes les voitures à deux portes ont le même problème. Le coffre, accessible par une ouverture intelligente mais pas très haute, est évidemment réduit. Mais son volume est plus intéressant que celui de ses concurrentes, voire d\'une Volkswagen Coccinelle pourtant plus grosse.Moteur à double visageNotre DS3 d\'essai était équipée du moteur de pointe à essence, le 1,6 litre de 155 chevaux, développé en coopération avec BMW et que l\'on retrouve sous le capot des Mini. Une mécanique sophistiquée... à double visage. Sous 2.000 tours-minute, la mécanique est un peu apathique, décevante, avec un creux à très bas régime. D\'où un petit trou à chaque chute de régime quand on change de vitesse, qui génère un léger à-coup. Ca nuit à la fluidité de conduite en ville. Nous avions déjà relevé la chose sur une Peugeot RCZ. Heureusement, grâce à un embrayage un peu sec mais bien calibré, le creux à bas régime est au moins gommé au... démarrage. Tant mieux. Bref, les 155 chevaux semblent bien somnolents au départ. Puis, à 2.500 tours, la cavalerie se réveille assez brusquement. Et là, ça commence à pousser fort, très fort. Le moteur devient carrément rageur et sportif. Nous, on n\'apprécie pas trop ces petits moteurs sur-vitaminés à double visage. On préférerait plus d\'homogénéité avec davantage de puissance en bas, quitte à en avoir moins à haut régime. Ce petit moteur reste quand même globalement civilisé à l\'usage, bien servi par un levier de vitesses plutôt précis et plaisant, ce qui n\'est pas toujours le cas chez PSA.SécurisanteEn fait, on s\'amuse bien avec cette DS3, qui se faufile en ville et sur les petites routes sinueuses. La voiture se montre agile, plus que la C3. La tenue de cap à haute vitesse est sécurisante, ce qui est loin d\'être le cas sur bien des citadines. Cette Citroën procure un réel agrément de conduite. Il n\'empêche, ce n\'est pas une sportive. Quand la puissance déboule brutalement, il faut relâcher un peu la pédale d\'accélérateur, sinon le train avant ondoie, hésite, se demande où il va. Ledit train avant manque un peu de consistance et de précision pour la conduite vraiment dynamique que l\'on espérerait avec un moteur pareil. Surtout sur chaussée bosselée. Si l\'on abandonne toute velléité de conduite sportive, en revanche, pas de problèmes ! Avec des grandes roues et pneus à flancs bas (45 R 17), le confort est assez ferme, surtout à l\'arrière. Mais, rien de grave si l\'on accepte le principe d\'une certaine sécheresse. Et, globalement, la voiture absorbe les défauts de la chaussée sans rechigner. Sauf les petites inégalités à faible allure. Les excellents sièges participent au confort.Surcoût conséquentLa DS3 « Cabrio » est une bonne petite auto « made in France », globalement réussie et avenante, que l\'on utilise au quotidien avec plaisir, surtout quand la météo permet d\'ouvrir le toit. Quand l\'industrie tricolore sort des véhicules aussi enjoués, félicitons-la ! La DS3 ne provoque peut-être pas le même coup de cœur qu\'une Mini ou une Fiat 500C, mais elle est bien plus rationnelle. Reste le prix : un grand toit ouvrant justifie-t-il un surcoût de 2.500 euros ? C\'est quand même chérot, non ? Les possibilités de personnalisation sont en outre nombreuses... et onéreuses : 100 euros pour les coques de rétroviseurs chromées, 120 euros pour les panneaux de décorations noirs ou bleutés et autant pour un pommeau de levier de vitesses assorti, 400 euros pour une capote avec motifs, 1.150 pour le cuir sur les sièges... et 950 pour le GPS. L\'addition grimpe vite.Alain-Gabriel VerdevoyeModèle d\'essai : Citroën DS3 THP 155 « Cabrio » Sport Chic : 25.950 euros (+100 euros de malus)Puissance du moteur : 155 chevaux (essence)Dimensions : 3,94 mètres (long) x 1,73 (large) x 1,46 (haut)Qualités : Bonne position de conduite, sièges bien dessinés, voiture sympathique, transmission agréable, tenue de route sans problèmes, moteur vif à partir de 2.500 tours...Défauts : ... mais atone en-dessous, train avant flou en conduite dynamique, planche de bord trop proche de la C3, « faux » cabriolet, ouverture de coffre riquiquiConcurrentes : Fiat Abarth 500C 595 : 23.500 euros ; Mini Cabriolet Cooper S : 28.950 eurosNote : 14,5 sur 20
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