Les promoteurs s'attendent à une année morose

Le pire est sans doute passé, mais le meilleur risque de se faire attendre. Les ventes de logements neufs par les promoteurs immobiliers pourraient passer sous les 100.000 cette année, à comparer 106.900 en 2009 (et 79.400 en 2008). Tous les promoteurs ont, à juste raison, abandonné des programmes immobiliers fin 2008 en raison de la crise. La relance de l'activité va prendre du temps. Bouygues Immobilier prévoit ainsi une chute de son chiffre d'affaires de 30 % cette année, à 2,1 milliards d'euros, même s'il compte continuer à accroître sa part de marché dans les logements et à améliorer sa marge opérationnelle (tombée à 6,8 % l'an dernier).Kaufman & Broadroad s'est estimé fin janvier en bonne voie pour renouer avec un bénéfice net en 2010. Mais le groupe, dont l'endettement financier net représente 300 % des fonds propres, s'est abstenu de fournir un objectif chiffré. Quant à Nexity, il avait indiqué anticiper un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros cette année, contre 2,8 milliards en 2009. L'activité des promoteurs reflète, en effet, les réservations commerciales entrées en carnet de commandes dix-huit mois à deux ans auparavant.Le marché de l'achat-revente n'a pas reprisEn outre, pour l'heure, le marché reste morose. Les investisseurs devraient être au rendez-vous grâce au maintien du dispositif d'investissement locatif Scellier qui, à compter de 2011, va privilégier les logements neufs basse consommation. Mais les accédants à la propriété risquent à nouveau de se faire rares : le doublement du prêt à taux zéro (PTZ) prendra fin en juin, les taux d'intérêt risquent de remonter au second semestre. Au-delà, le marché de l'achat-revente, un des piliers du marché immobilier, n'a pas redémarré. La montée du chômage qui frappera 9,8% de la population active d'ici la fin juin, et d'une manière générale, les incertitudes sur le front de l'emploi, n'incitent pas à s'engager sur quinze ou vingt ans. Extinction du pass-foncierQui plus est, les prix restent élevés: il faut aujourd'hui en moyenne 9,2 années de Smic pour acheter un appartement neuf de 50 mètres carrés, contre 6,8 années en 1999. Et les nouveaux logements neufs basse consommation, qui vont devenir la norme, seront plus onéreux (+ 12 % en moyenne), au moins durant une période transitoire. Enfin, si le pass-foncier permet de réduire sensiblement le coût d'une acquisition, à raison de 38 euros par jour (contre 51 euros sans pass-foncier) pour un logement neuf de 305.000 euros acheté avec un apport personnel de 10.000 euros, ce dispositif doit s'éteindre, au moins en théorie, à la fin de cette année.
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