Immobilier : quand les temps sont durs, la colocation est une solution

Réputé comme étant un moyen de se loger à moindre frais, la colocation est en train de voir son marché se tendre sous le poids d\'une offre en diminution et d\'une demande solide. Selon les données du site spécialisé Appartager.com, collectées dans 7 des plus grandes villes françaises ( Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes, Rennes, Montpellier), l\'offre globale a en effet baissé de 16% en 2013 par rapport à 2012, alors que la demande est restée stable. La faute à un marché de l\'immobilier qui tourne au ralenti en cette année 2013, mais aussi à l\'absence de cadre juridique dédié à la colocation. Il n\'existe par exemple pas de contrat de colocation. On parle plutôt de bail avec plusieurs locataires ou cotitulaires et dans lequel ils s\'engagent solidairement vis-à-vis du bailleur pour le paiement du loyer et du mobilier dégradé. En fait, \"il n\'y a pas de produits spécifiques de garanties ou d\'assurances dédiés à la colocation\", explique Antonia Piersanti, responsable France d\'Appartager.com. Résultat,  les propriétaires sont confrontés à davantage d\'obstacles s\'ils veulent louer en colocation, ce qui peut les décourager.Un resserrement entre demandeurs étudiants et jeunes actifsPour ne rien arranger, la demande de colocations devrait rester soutenue dans les prochaines années. L\'étude d\'Appartager.com note notamment qu\'à Paris, les étudiants, principaux occupants des collocations (48% des demandeurs en juin à Paris), voient d\'autres types de profils les concurrencer. \"On constate un resserrement du rapport entre demandeurs étudiants et jeunes actifs en comparaison des autres villes universitaires\", indique le site Appartgaer.com.Pour les jeunes actifs aux revenus modestes notamment, le prix du logement devient en effet inaccessible dans les zones tendues. La colocation devient pour eux le moyen idoine pour se loger à prix plus abordables et dans des conditions décentes. Par exemple, le loyer moyen proposé à Paris par l\'ensemble des offres de colocations du site Appartager.com s\'élève à 540 euros par mois en 2013, contre 500 en 2012. A titre de comparaison, en fin d\'année dernière, l\'Agence départementale d\'information pour le logement de Paris (Adil 75) a réalisé une enquête sur le logement des jeunes locataires qui a évalué le montant moyen du loyer acquitté par les locataires enquêtés à...742 euros! Malheureusement, tout laisse à penser que l\'écart de loyer entre la colocation et le reste du marché va rétrécir au regard de la structure de l\'offre et la demande.La loi Duflot permettra à davantage de monde d\'accéder à la colocationD\'autres profils arrivent d\'ailleurs en masse vers la colocation comme \"les séniors, les actifs de plus de 35 ans, les salariés en mobilité ou les personnes divorcées qui ont peur de se retrouver isolées\", constate Antonia Piersanti. Ce sont cependant les mères seules qui, après les jeunes actifs, sont les plus représentées en colocation, estime la responsable France d\'Appartager.com. La demande pourrait même croître une fois la nouvelle loi Duflot adoptée au Parlement. Les nouveaux dispositifs qui y sont intégrés font notamment évoluer \"la clause de solidarité garantissant jusqu\'alors les bailleurs contre les impayés\", indique Antonia Piersanti. En effet dans le projet de loi, le ministère du logement indique que \"pour favoriser la colocation, la clause de solidarité en cas de colocation sera limitée : le colocataire sortant sera ainsi libéré de cette clause s\'il est remplacé, avec l\'accord de son bailleur par un autre colocataire\". La réaction des propriétaires à cette nouvelle mesure sera également à observer de près.

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