Nicolas de Germay ? : un « vif caché » à la tête d'Alandia

Les délocalisations créent des emplois en France. Il ne faut pas renoncer à l'industrie mais s'intégrer dans une nouvelle donne, être toujours en rupture technologique et se réinventer », explique Nicolas de Germay, fondateur d'Alandia Finances. Son livre, « Mondialisation, un autre regard » vient de sortir aux éditions Nouveau Monde. « En France, on a cassé la création de groupes pas un seul groupe français n'est né depuis trente ans, parce qu'on n'arrive plus à faire monter la PME en ETI (entreprise de taille intermédiaire) puis en grand groupe. »Après avoir dirigé pendant près de quinze ans le cabinet Arnis Gestion, qu'il avait fondé en 1995, ce spécialiste des opérations de restructurations financières et opérationnelles a créé en janvier 2009 Alandia Finances, qui apporte aux PME en difficulté des conseils stratégiques et financiers, des capitaux et des partenariats stratégiques noués avec des industriels émergents. « Une première en France », souligne Nicolas de Germay. En 2002, il a fondé l'Association pour le retournement des entreprises (ARE) « pour faire comprendre aux chefs d'entreprise que, quand leur entreprise est malade, il faut consulter ».Cet ancien de l'IEP Paris et de Dauphine (finance), aujourd'hui âgé de 44 ans, s'est fait les dents sur de gros dossiers au sein du département entreprises en difficulté de Coopers & Lybrand où il travaillait avec un administrateur judiciaire. « Je suis assez pitbull mais extra-prudent », confie-t-il. Au bout de trois ans, il fonde Arnis Gestion, qui a pour vocation d'accompagner les chefs d'entreprise dans le cadre de restructurations importantes. De 1995 à 1998, une centaine de dossiers lui sont confiés par les tribunaux de commerce pour des sociétés comme Jacadi, Groupe Royal Monceau, Banque Pallas Stern, Valorum, Comipar... Puis il intervient directement à l'initiative des chefs d'entreprise dans le cadre de procédures amiables. Jusqu'en 2009, Arnis Gestion a mené plus de 250 missions (Club Med, Eurotunnel, Mitsubishi, AOL, Marsh, Orco Property Group...).Ambitieux« J'ai fait des rencontres formidables qui m'ont beaucoup appris. Le patron d'une entreprise en difficulté est vrai, naturel, car il est dérouté. Notre travail, c'est 80 % de psychologie et 20 % de technique », précise Nicolas de Germay. En 1999, le cabinet est racheté par KPMG puis revendu en 2004 à la branche « conseil en restructurations » de Kroll. Notre homme ouvre un bureau à Dubai. Il travaille pour des fonds souverains. Le gouvernement marocain lui confie une mission sur l'identification des principaux dysfonctionnements opérationnels et financiers de l'Office chérifien des phosphates (OCP) qui rassemble 18.000 salariés et réalise 4 % du PIB marocain. « Un chantier colossal », assure-t-il. Il fait la rencontre du nouveau président de l'OCP, Mostafa Terrab. Il est impressionné. « Mostafa Terrab ne comprend pas le désengagement de la France en Afrique », explique le patron d'Alandia Finances. « On a géré l'Afrique d'une manière très politique. C'est dommage. Mais une bonne gouvernance est en train de se mettre en route. Une bourgeoisie africaine est en train de naître », poursuit-il.« Je suis ambitieux pour notre pays. On a toutes les chances de réussir. Les fonds souverains, ce n'est pas le diable ni la panacée. 50 % des réserves monétaires sont dans le Sud. L'Afrique a des réserves de change colossales. Il faut regarder la Terre différemment. Et puis, le Français est trop individualiste. Il faut chasser en meute pour la conquête de nouveaux marchés », tance Nicolas de Germay.Alandia Finances apporte aux PME des conseils stratégiques et financiers, des capitaux et des partenariats stratégiques noués avec des industriels émergents.
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