Les fonds d'entrepreneurs redynamisent le capital-risque

Le point commun entre Mirakl, MadeleineMarket.com et TextMaster? L\'Internet, mais pas seulement. Ces start-up viennent de lever des fonds auprès d\'investisseurs de renom. Xavier Niel, fondateur de Free, pour l\'éditeur de solutions de place de marchés Mirakl, Fabrice Grinda, créateur d\'Aucland.fr, pour le spécialiste de la traduction et de la correction de documents en ligne TextMaster et, enfin, Grégoire Lassalle, PDG d\'Allociné, pour l\'épicerie en ligne MadeleineMarket.com. Si les trois hommes ont joué là le rôle de business angels, nombre d\'entrepreneurs à succès du Net sont allés jusqu\'à monter leur propre fonds de capital-risque. C\'est d\'ailleurs le cas de Xavier Niel avec Kima Ventures. Mais aussi de Marc Simoncini, via Jaïna Capital, ou bien encore de Pierre Kosciusko-Morizet (fondateur de PriceMinister), de Stéphane Treppoz (Sarenza) et de Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin Mobile), avec leur fonds Isai.«Après les FCPR (fonds communs de placement à risque) puis les fonds fiscaux (fonds d\'investissement de proximité (FIP) et fonds communs de placement pour l\'innovation, FCPI), une troisième vague d\'acteurs semble s\'installer durablement dans le paysage du capital-risque français: les fonds d\'entrepreneurs», constate d\'ailleurs le cabinet Chausson Finance, dans son dernier baromètre. Les fonds d\'entrepreneurs français sont nés il y a deux ans environ, lorsque les auteurs de «success stories» de l\'Internet ont voulu faire profiter les Simoncini et les Niel en herbe de leur fortune et de leur expérience. Tout en espérant, de cette façon, investir dans les Free et les Meetic de demain. Né en 2010, Jaïna, doté de 100 millions d\'euros, a investi dans une quinzaine de sociétés. Kima Ventures a financé 150 entreprises, en l\'espace de deux ans, mais pour des tickets moyens de 100.000 euros seulement. Et Isai Développement, fondé lui aussi 2010, a placé quelque huit millions d\'euros dans sept participations, dont covoiturage.fr, par exemple.De Kima, avec ses tickets moyens de 100.000 euros, à Isai Développement qui peut investir jusqu\'à 1,5 million d\'euros, les fonds d\'entrepreneurs apportent aux start-up le financement d\'amorçage, aujourd\'hui délaissé par le capital-risque traditionnel, qui préfère s\'intéresser à des sociétés déjà rentables. Pour l\'heure, ces fonds d\'entrepreneurs ont figuré dans 9% seulement des levées de fonds réalisées dans l\'Internet français, entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2012, selon le cabient KPMG. Mais il s\'agit d\'un phénomène encore très récent. Nul doute que ces fonds occuperont un poids croissant au cours des prochaines années, les ressources du capital-risque classique se raréfiant, et les Simoncini et autres Niel ayant l\'avantage d\'apporter en outre aux jeunes pousses l\'expérience et le réseau de chefs d\'entreprises à succès.
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