Beillevaire lance un nouveau type de magasin à Londres

N ous voulons moderniser la façon de consommer le fromage. » Trente ans après la création de son entreprise de production et de vente de fromages et autres produits laitiers, Pascal Beillevaire a confié à son fils le soin de dépoussiérer le concept. À 26 ans, Fabrice Beillevaire, qui a fourbi ses armes dans d'autres sociétés avant de rejoindre le groupe ­familial, a franchi la Manche pour développer une nouvelle génération de boutiques dans lesquelles seront vendus les fromages Beillevaire, mais aussi « gratins, tartiflettes, sandwiches, salades qui pourront être soit consommés sur place, soit emportés », détaille Pascal Beillevaire. Une première ouverture (150.000 euros d'investissement) est prévue d'ici à la fin de l'année à Londres. « Si le concept fonctionne, nous monterons rapidement à une dizaine de boutiques », prévient le dirigeant qui espère lancer cette nouvelle génération de magasins en France et dans les capitales européennes. Pas question, en revanche, de délocaliser la production des produits laitiers (fromage, yaourts, beurre, crème, etc.) qui sera maintenue à Machecoul, au sud de Nantes où se trouve le coeur de l'entreprise. Car la ­force de celle-ci repose à la fois sur son modèle intégré englobant toute la chaîne - de la fabrication à la vente, en passant par l'affinage et la logistique -, mais aussi sur la collecte de proximité, garantissant des matières premières ultra-fraîches et des achats massifiés qui rentabilisent les coûts de déplacement. charte de qualitéDeux fois par jour, le lait est collecté dans une quinzaine de fermes. Pour avoir accès à ce lait cru à la source, Pascal Beillevaire s'engage via une charte de qualité à verser aux exploitants une rémunération supérieure de 7 % à 8 % au tarif du marché. « C'est une entreprise de connexion directe entre producteurs et consommateurs », explique le fromager qui sillonne tout l'Hexagone pour dénicher les meilleurs fabricants traditionnels de fromage. « S'ils maintiennent un vrai savoir-faire, ajoute-t-il, ils souffrent de carence commerciale ; notre réseau de distribution leur offre des débouchés importants, mais ce sont toujours eux qui fixent le volume de leur production. »La Fromagerie Beillevaire (160 salariés) compte 35 points de vente répartis entre 17 boutiques en propre (dont 14 à Paris), une dizaine de bancs dans des halles de province et d'autres sur des marchés ambulants surtout dans l'Ouest. Avec des ventes en hausse de 7 % en 2009 (20 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 8 % à l'export) et une marge nette de 3,5 %, la société nantaise ignore la crise. Pour poursuivre son développement, outre l'international, la PME entend doubler le réseau parisien et séduire les régions du Sud peu consommatrices de fromage. Un plan ambitieux que Pascal Beillevaire prévoit d'autofinancer, même si IPO, son partenaire financier depuis sept ans (14 % du capital) pourrait être sollicité en cas de besoin.
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