Marque déficitaire de Volkswagen, l'espagnol Seat tente de se redresser

Seat, la marque espagnole à problèmes du groupe Volkswagen, devrait encore perdre de l\'argent pour la huitième année. Même si le déficit se réduit légèrement. La firme catalane a diminué en effet sa perte opérationnelle de 6 millions d\'euros à... 95 millions sur neuf mois. Pourtant, ces difficultés chroniques n\'empêchent pas le groupe allemand d\'investir. L\'actionnaire de Wolfsburg vient de débourser 800 millions d\'euros dans le développement et la production de la toute nouvelle berline compacte de la marque ibérique, la Leon, qui partage la plate-forme dernier cri de la Volkswagen Golf et de l\'Audi A3, censée réduire le temps de fabrication en usine. Le nouveau modèle, rival des Renault Mégane ou autres Peugeot 308, sécurise, selon le groupe, 1.600 emplois sur le site de Martorell, dans la banlieue de Barcelone, et plus de 6.000 sur l\'ensemble de la chaîne d\'approvisionnement.Usine mieux chargée grâce à AudiLe site de Martorell, qui était en sous-production chronique, tourne mieux aujourd\'hui... car il fabrique depuis 2011 le 4x4 compact Audi Q3, avec des cadences annuelles prévues de 100.000 unités. C\'est pour cela que Seat a accru ses volumes de 18% sur les neuf premiers mois à 315.000 véhicules (y compris... le modèle assemblé pour Audi). Car, centré presque complètement sur l\'Europe et notamment les marchés de la partie sud du Vieux continent particulièrement affectés par la crise, Seat a du mal à trouver lui-même des volumes. Bien que frappé par la chute de l\'Europe du sud, Seat doit revenir à l\'équilibre financier en 2013, selon les plans. Rude gageure, même si la firme compte beaucoup sur la dernière Leon !Beaucoup de modèles clonésLivrable en France dès janvier prochain à des tarifs entre 15.290 et 26.990 euros, cette Leon est sans conteste la première vraie nouveauté du constructeur de ces dernières années. Car, les autres véhicules ajoutés récemment à la gamme ne sont que des copies conformes d\'autres modèles du groupe. Le grand monospace Alhambra, lancé en 2011, n\'est qu\'un clone du Volkswagen Sharan. Et, comme lui, il est assemblé au Portugal. La « mini » Mii est une Volkswagen Up restylée et produite en Slovaquie. Quant à la familiale Toledo, commercialisée actuellement, c\'est une Skoda Rapid retouchée et assemblée en République tchèque. Histoire de réduire les coûts.Créé avec l\'aide de FiatCréé par l\'Etat espagnol franquiste durant les années 50 avec l\'aide de Fiat dont il a longtemps produit les modèles sous licence, Seat a été racheté dans les années 80 par Volkswagen, qui comptait en faire la marque d\'entrée de gamme du consortium. Mais las, la chute du mur de Berlin et l\'effondrement du communisme ont ouvert les pays de l\'Est européen quelques années après. Et Volkswagen a alors soufflé le tchèque Skoda à la barbe... de Renault, au tout début des années 90. Résultat : Skoda a joué le rôle initialement dévolu à Seat, à des coûts nettement inférieurs et avec un fort potentiel. Skoda s\'est aussi largement développé hors d\'Europe (Chine, Inde, Russie...). Du coup, l\'image de l\'espagnol est restée longtemps brouillonne et pas très claire au sein du groupe germanique. L\'image de sportivité, largement artificielle, qu\'a essayé de lui donner Volkswagen pendant un temps, n\'a pas vraiment convaincu. Il n\'en reste pas moins que les produits, développés sous la houlette du groupe, sont bons, avec l\'avantage d\'une clientèle sensiblement plus jeune que celle de Skoda. Seat veut désormais suggérer la rigueur germanique mais aussi le plaisir de conduite, voire une certaine gaieté censément méditerranéennes. Pas simple. 
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