Le marché des objets connectés, relais de croissance du mobile

Un monde avec 50 milliards d'objets connectés dans dix ans. À comparer aux 5,3 milliards d'abonnés mobiles (humains) actuels, cette projection du géant des infrastructures de réseaux mobiles Ericsson donne une idée du potentiel du « machine-to-machine » (M2M), ces objets communicants sans intervention humaine grâce à une carte SIM. Au salon M2M qui se tient jusqu'au 31 mars à la Porte de Versailles à Paris, on parle voitures connectées, mais aussi compteurs d'eau, vidéosurveillance et e-books, tant les applications sont variées. Aujourd'hui ce sont les GPS connectés (Coyote, TomTom) et les liseuses électroniques (Kindle, Fnacbook) qui génèrent les plus gros volumes de ce prometteur relais de croissance pour les opérateurs mobiles. Selon l'Idate, ce marché de la connectivité a représenté 3,1 milliards d'euros dans le monde en 2010 et devrait quasi doubler en quatre ans (+ 24 % par an jusqu'en 2014). En France, selon l'Observatoire du régulateur des télécoms, l'Arcep, le nombre de cartes SIM M2M dépassait les 2,6 millions à la fin décembre, en croissance de 68 % en un an. C'est déjà 4,2 % du parc total des cartes SIM actives et presque autant que le nombre de clés 3G à connecter à un PC. « Nous ne sommes plus dans la période d'évangélisation, les usages croissent très vite avec les produits grand public prêts à l'emploi comme les GPS et les e-books connectés, des marchés de forts volumes » relève Philippe Wang, le patron de la division M2M chez SFR Business Team, qui revendique plus de 50 % du marché dans l'Hexagone. Ce sont les branches entreprises des opérateurs qui vendent ces solutions aux industriels. Pour le client final, la connectivité est incluse à l'achat du produit, par exemple pour le Fnacbook ou les GPS, à la différence de la tablette iPad par exemple qui requiert la souscription d'un forfait, comme une clé 3G. Projets en phase de testLe modèle économique est forcément différent pour l'opérateur télécom. Le revenu moyen par abonné (Arpu) est très bas, de « quelques euros par mois » pour le relevé des compteurs intelligents (smart metering) à quinze fois plus pour la vidéosurveillance, selon Rodolphe Frugès, le responsable Internet des objets et M2M chez Orange Business Services. La rentabilité en kilo-octets de données transmises serait très élevée selon un expert. La filiale de France Télécome;lécom, qui a enregistré le plus fort taux de croissance du nombre de cartes M2M des cinq premiers opérateurs européens en 2010 (+ 40 %) selon Berg Insight, ambitionne d'en commercialiser 10 millions à l'horizon 2015. Le marché devrait alors atteindre 85 à 100 millions de cartes M2M en Europe en 2015 (contre 20à 25 millions aujourd'hui), soit environ 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires. De nombreux gros projets sont encore en phase de test chez les grands acteurs de l'énergie, du gaz et de l'eau. « Dans la santé, le M2M se développera peut-être moins vite que dans d'autres secteurs, en raison des modèles économiques complexes (médecin, hôpital, assurance, patient) » estime Rodolphe Frugès. Le potentiel est cependant immense dans le suivi des malades chroniques (diabétiques, cardiaques, etc).
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