La situation financière de TDF se tend

Un patron viré un an à peine après son arrivée? Un plan de 374 suppressions de postes? Une campagne contre le plan gouvernemental de passage à la télévision numérique? TDF a multiplié ces derniers mois les signaux d'alerte, de manière inhabituelle pour un groupe plutôt discret. Non cotée, l'ex-Télédiffusion de France ne publie pas ses comptes, mais traverse apparemment une passe financière difficile. Premier problème?: la fin de la diffusion analogique des chaînes « historiques » (TF1, France 2, 3, 5, M6, Arte). Sur le dernier exercice, cette activité a représenté 23 % du chiffre d'affaires total (1,6 milliard d'euros), et 36 % des revenus hexagonaux (908 millions). Or TDF avait initialement anticipé que l'arrêt de l'analogique s'étalerait jusqu'en 2015. Finalement, l'échéance de fin 2011, prévue par la loi, pourrait bien être tenue.Le plan d'affaires élaboré en 2006 prédisait aussi que la fin de la TV analogique serait plus que compensée par de nouveaux services?: WiMax (haut débit par micro-ondes), radio numérique, et surtout TV mobile personnelle. Celle-ci devait générer des revenus dès 2009, qui devaient atteindre 200 millions d'euros en 2016. Las?! Ces trois technologies sont toujours au point mort. Le plan prévoyait aussi qu'un opérateur télécoms confie à TDF la maintenance de son réseau. Ce n'est pas arrivé.renégocier la detteAvec toutes ces hypothèses trop optimistes, les revenus devaient croître de 5 % par an en moyenne. C'est loin d'être le cas. Aujourd'hui, un recul du chiffre d'affaires est attendu pour l'exercice en cours « pour la première fois dans l'histoire récente de TDF ». Cette situation devrait créer un problème avec les créanciers. En effet, TDF supporte une lourde dette de 4 milliards d'euros, dont 3,5 milliards proviennent du rachat avec effet de levier (LBO) par les fonds TPG, Caisse des dépôts, Axa et Charterhouse. Ces prêts comportent des clauses à respecter (« covenants ») qui se basent sur les résultats financiers. Ces derniers étant inférieurs aux prévisions, ces clauses ne devraient plus être respectées après l'arrêt de l'analogique, soit en 2012. TDF devra alors renégocier sa dette, mais pourrait obtenir des conditions moins favorables?: le taux dont il bénéficie, avait été négocié au plus bas au printemps 2007.En outre, si TDF ne paye actuellement que les frais financiers, il devra rembourser le capital à partir de 2014. Le cabinet Sextant, mandaté par les représentants du personnel, a estimé qu'« à partir de 2013, TDF ne générera pas assez de cash pour rembourser la dette ». Le groupe assure « générer suffisamment de trésorerie pour payer les frais financiers jusqu'au début 2014 » et traitera la question de la dette « en temps utile ».
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