Anne Hidalgo : « L’avenir économique passera par les grandes métropoles »

Elle veut faire de Paris la capitale de l’économie sociale et solidaire. Il est le chef de file des nouveaux keynésiens et fervent défenseur de l’économie positive. Logique que ces deux là se rencontrent. Focus sur une conversation entre Anne Hidalgo, candidate à la Mairie de Paris et Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie.

Ils viennent tout juste de lancer les Trophées de l'économie sociale et solidaire initiés par la Mairie de Paris, et les voilà déjà en train de converser sur la situation économique des grandes métropoles. Ils devaient se voir un quart d'heure, ils discuteront pendant presque une heure. Il faut dire que les thèses de Joseph Stiglitz sont une référence essentielle pour Anne Hidalgo qui le lui déclare ouvertement « Vos travaux sont une source d'inspiration et de confiance dans un monde où une pensée unique essaie d'opposer l'efficacité économique aux droits humains. Une parole forte comme la vôtre nous permet de résister ».  Le ton est donné. La conversation sera habitée par cet esprit de résistance et de combat dont les deux protagonistes situent la place forte dans les grandes métropoles.

 

La mondialisation des villes

Car ils sont d'accord sur ce fait : la perte de confiance dans le politique et dans l'Etat Nation ouvre une voie sans précédent aux grandes villes dont le rôle dans l'innovation sociale, économique et technologique est plus que jamais une réalité.  Joseph Stiglitz va même plus loin en dénonçant « la paralysie nationale d'un grand nombre de pays qui ont perdu la force d'action qui était la leur ». Pour lui, le démocrate « Bill de Blasio a gagné la mairie de New York  grâce à un programme d'actions qu'il n'aurait jamais pu présenter à l'échelle nationale ». Le temps est donc à l'union des grandes métropoles qui en impulsant un modèle politique basé sur l'innovation sociale pourrait initier un modèle économique viable.

 

L'innovation sociale au cœur de l'économie

Depuis cinq ans, Paris joue la carte de l'économie sociale et solidaire. L'enjeu est clair : devenir la capitale de l'ESS et être le référent des métropoles pour qui l'innovation sociale est devenue la priorité à des fins de redressement économique.  Car si Paris tient un rôle majeur dans cette nouvelle vision de gouvernance, elle n'est pas seule au monde et peut d'ores et déjà penser une union des grandes métropoles. 

Pour Joseph Stiglitz

« Singapour fait partie des grandes villes innovantes. Elle travaille réellement pour le bien-être de sa population, socialement bien sûr en aidant à la prise en charge de la population vieillissante par exemple, mais aussi dans le domaine environnemental puisque chaque nouvelle construction d'immeuble dispose d'un jardin sur son toit. Il y a une vraie nécessité aujourd'hui de changer les mentalités sur les questions de l'environnement».

 

Vers une économie circulaire

Questions que Anne Hidalgo connaît bien pour y travailler depuis des années et avoir créé des services pour les personnes dépendantes, améliorer la qualité de vie de l'habitat social et tout comme son homologue asiatique avoir pensé des jardins potagers en réhabilitant les toits plats de Paris. Aujourd'hui, la première adjointe au Maire place l'avenir dans l'économie circulaire : « considérer l'interrelation dans l'environnement, l'économie, les besoins sociaux et envisager la question énergétique de la ville en fonction de ses ressources propres. »

Le chemin vers une économie verte ? En tous les cas une inscription dans le concret. Preuve en est l'école Wattignies du 12e arrondissement de Paris qui est chauffée grâce aux ressources thermiques des égouts de la ville, autrement dit la chaleur dégagée par les eaux usées. « Et c'est là tout l'enjeu de l'économie circulaire : assurer une diminution des coûts énergétiques par l'utilisation de nos déchets ».

Un exemple d'action dans lequel le développement durable fait partie intégrante du redressement par l'économie positive.

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Commentaire 1
à écrit le 08/12/2013 à 18:37
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Pleine de pauvres, comme elle veut transformer Paris. Il faut jouer de ses avantages concurrentiels.

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