Investir en Bourse tout en ayant une approche éthique et responsable, voire environnementale... Utopique ? Pas vraiment. C'est, en tous les cas, une des possibilités qu'offre l'ISR, l'Investissement Socialement Responsable, qui depuis ces dernières années observe une croissance notable. Selon une étude réalisée par Novethic, l'ISR est en effet passé de 3,9 à près de 170 milliards d'euros entre 2003 et 2013 en France. Initié par un certain nombre d'investisseurs institutionnels, l'ISR tend à se développer au sein d'une démarche d'intégration extra-financière de plus en plus présente dans les systèmes de placement. Investir autrement, dans une démarche intégrée au développement durable, est aujourd'hui un engagement sociétal pour qui ne s'intéresse pas uniquement aux caractéristiques de plus-values des investissements. Certains établissements bancaires se sont engagés très tôt dans l'investissement responsable. Telle La Banque Postale, banque et citoyenne, qui est convaincue que l'ISR est essentiel pour permettre aux marchés financiers de jouer un rôle vertueux et qui, de fait, a intégré des critères extra-financiers dans ses offres. En 2014, le montant des encours ISR gérés par La Banque Postale Asset Management est  de 1, 2 milliards d'euros ; et les cinq fonds de sa gamme Investir Autrement ont à nouveau obtenu le Label ISR Novethic.

Comprendre l'ISR

Concrètement l'Investissement Socialement Responsable consiste à intégrer dans la gestion financière des placements, des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise, autrement dit les critères ESG. Ces placements concilient donc performance économique et impact social et environnemental en investissant dans des entreprises qui contribuent au développement durable. L'ISR participe pleinement au développement d'une économie responsable. Quelles soient actions d'entreprise publique ou privée, ou emprunts d'Etat, les catégories d'investissement de l'ISR sont nombreuses. Chacun peut souscrire à un investissement ISR directement auprès de son établissement bancaire sous la forme de fonds ISR.

A La Banque Postale, pour que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance soient pris en compte dans ses offres, un système de « check-list ESG » est utilisé. Cette « check-list » garantit la prise en compte de 19 critères ESG comme l'éthique du conseil, la transparence, la simplicité, la clarté... Depuis 2009, La Banque Postale s'engage à diffuser progressivement les principes de l'ISR à l'ensemble de sa gestion d'actifs traditionnelle; 100% de ses filiales de gestion d'actifs sont signataires des Principes pour l'investissement responsable des Nations Unies. En 2014, les encours gérés en intégrant les critères ESG représentent 97 milliards d'euros, soit 64% du total des encours sous gestion.

Pourquoi choisir l'ISR

Les épargnants qui souhaitent donner du sens à leur épargne, qui souhaitent dépasser l'aspect unique de la rentabilité, sans pour autant renoncer à la performance financière, savent que l'ISR répond à leurs attentes responsables. Grâce aux trois piliers ESG, les investissements choisis permettent d'influencer sur les impacts environnementaux d'une entreprise;  ou bien sur un aspect plus social comme la gestion de ses ressources humaines ou encore dans une approche de gouvernance sur les bonnes pratiques des dirigeants et l'organisation des pouvoirs d'une entreprise. En Europe, selon la culture des pays, on observe une approche de l'ISR différente : tandis qu'en France, les épargnants optent pour l'aspect social, en Allemagne, ils optent pour l'aspect environnemental et en Grande-Bretagne pour la Gouvernance. Cet engagement éthique et responsable peut s'appliquer quelle que soit la nature des placements : actions, obligations, billets de trésorerie... à partir du moment où les émetteurs de titres sont soumis à une analyse de leurs pratiques en matière d'ESG. Par ailleurs, les fonds ISR répondent à la même performance financière que les fonds classiques, avec une vraie valeur ajoutée quant à la performance extra-financière qui réduit les risques en termes de  réputation ; l'engagement dans le développement durable et une bonne gouvernance contribuant à anticiper les risques extra-financiers. L'épargnant peut donc voir dans l'ISR une limitation du risque sur la performance financière de ses actifs étant donné que les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance des entreprises sont mieux gérés. Un investissement éthique, responsable et rentable.

 3 questions à Nicholas Vantreese, Responsable RSE à La Banque Postale

Pourquoi La Banque Postale s'est-elle engagée dans l'ISR ?

La Banque Postale est un acteur historique de l'ISR. Le premier fonds ISR a été lancé en 2001 par ce qui était encore à l'époque les Services financiers de La Poste. A sa création en 2006, La Banque Postale a constitué une gamme à partir de l'offre qui s'était étoffée : la gamme « investir autrement ». La Banque Postale est héritière des valeurs des services financiers de La Poste. En tant que banque et citoyenne, il était naturel qu'elle souscrive à une approche permettant de donner du sens aux placements de ses clients. En effet, investir son épargne dans les fonds ISR est un acte citoyen à part entière, en plus d'avoir du sens du point de vue de la performance financière. En choisissant ce type de produits, l'épargnant participe à la construction d'une économie en phase avec les valeurs du développement durable.

Quelles sont les approches typologiques des fonds ISR ?

L'approche principale utilisée par La Banque Postale Asset Management pour ses fonds ISR est l'approche dite « best in class ». C'est-à-dire que seules les meilleures entreprises d'un secteur (les plus performantes en termes de politiques de développement durable) sont retenues pour figurer dans les portefeuilles des fonds. D'autres approches sont aussi utilisées et peuvent se combiner : l'approche thématique ne va retenir que les entreprises travaillant dans un domaine spécifique, comme la protection de l'environnement par exemple. L'approche solidaire choisit d'investir une partie des encours dans le secteur de l'économie sociale et solidaire. L'approche de partage permet de reverser une partie des intérêts générés par le fonds à une association. Enfin, l'approche d'exclusion, comme son nom l'indique, exclue certains secteurs controversés (tabac, armement, pornographie, jeux, etc.) ou certaines entreprises pour non respects de normes internationales (Droits Humains, Droit environnemental...). La Banque Postale propose ainsi une gamme de produits ISR complète permettant à chaque investisseur de placer son épargne en fonction de sa sensibilité.

Quelles sont les autres offres d'épargne responsable proposées par La Banque Postale ?

Avec la mise en place de l'outil d'aide à la conception des offres, la « checklist ESG », les offres de La Banque Postale portent en elles les valeurs de la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE). Cela dit, un certain nombre de produits ont été spécifiquement conçus dans une optique de valeur ajoutée sociale ou environnementale. Par exemple, le service intérêt solidaire permet de reverser tout ou partie des intérêts générés par un livret d'épargne réglementé (Livret A, Livret Développement Durable ou Livret d'épargne populaire) à l'une des 11 associations partenaires de la Banque, œuvrant pour accompagner les personnes en situation de fragilité financière. La Banque Postale accompagne cette initiative en abondant de 10% le montant des dons. Autre exemple, pour les clients cherchant à dynamiser leur patrimoine tout en favorisant une finance responsable avec un faible niveau de risque, La Banque Postale a lancé une nouvelle gamme de fonds à formule, LBP EthicEuro. Dans le cadre du PEA et de l'assurance-vie, ces fonds à capital garanti ou protégé offrent le potentiel de performance d'un indice composé d'entreprises européennes sélectionnées d'une part sur des critères ESG et éthique, et d'autre part, sur des critères financiers.