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Le "street art" ou art des graffitis a le vent en poupe, mais ce marché tout récent est loin d'avoir stabilisé ses cotes. Encore abordable, il est déjà spéculatif. Explications.
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Tags, graffitis ou pochoirs ont marqué les murs des grandes villes dès le milieu des années 1960, mais ce n'est que depuis quelques années que cet art citadin, sauvage et provocateur est passé de la contestation à l'ordre établi. Du béton, cette peinture à la bombe aérosol a été portée sur toile et s'est déplacée des façades urbaines aux galeries les plus sélectes, voire quelques musées, telle cette exposition au Grand Palais de Paris au printemps 2009.

Encouragé par quelques collectionneurs avisés, soutenus par plusieurs galeries enthousiastes mais surtout repéré par de nombreux spéculateurs, le "street art" a vu ses prix exploser puis chuter : plus encore que l'art contemporain qui a vu ses prix être multipliés par douze en dix ans, l'art graffiti a connu, pour certains artistes, des cotes multipliées par 50. Ainsi, une oeuvre du Britannique Bansky a été vendue aux enchères en février 2008 à New York 1,7 million de dollars : c'est d'ailleurs la seule de ses productions à être millionnaire, car avec la crise, les adjudications se sont effondrées. En 2009, une de ses toiles estimée 600.000 dollars est péniblement partie à 190.000 dollars. Artprice estime que cet art a connu une hausse moyenne de 195% de 2000 à 2008 puis une retombée de 40% depuis avec désormais un petit regain.

Car ce marché, récent, est disparate : De plus, contrairement aux autres secteurs du marché, les oeuvres de street art circulent très rapidement, et la durée de détention moyenne reste limitée, car il n'est pas rare de voir un acrylique se revendre dans la même année. Parmi les noms qui marquent actuellement cet art, on peut citer, Beejoir, Cepts, Cyclops, Guy Denning, Jononne (le précurseur), Mau Mau, Adam Neate ou Nick Walter pour les Américains, Bleck le rat, Daze, Futura 2000, Invader, Mystic, Speedy graphito, Zevs pour les Français.

Si en France la SVV Artcurial a été pionnière en ce domaine, d'autres sociétés de ventes aux enchères inscrivent de telles oeuvres à leurs catalogues. C'est le cas de la dynamique Piasa qui propose le 22 juin une petite centaine d'oeuvres d'art graffiti, d'artistes plus ou moins recherchés. Parmi les peintures on peut citer celles de Butch & Pea (estimations de 1.200 à 7.000 euros), San (1.500 à 3.000 euros), Seyb (1.000 à 3.000 euros), Blade (3.000 à 7.000 euros) et Quik (3.500 à 12.000 euros.

La première partie de cette vacation propose des oeuvres contemporaines, notamment une gouache de Sam Francis (15.000 euros), une compression de César (15.000 euros), une huile de Wang Yan Cheng (25.000 euros), quelques toiles de Georges Matthieu (de 40 à 90.000 euros) ou une sculpture de Jorge de Oteiza (120.000 euros).

Le 22 juin, Drouot Richelieu, salle 10, renseignements: www.piasa.fr

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Commentaire 1
à écrit le 20/06/2011 à 11:46
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Beaucoup d'imprécisions dans cet article : - Il faut lire JonOne, qui n'est plus vraiement américain mais Parisien depuis bientôt 20 ans ; le vrai précurseur en la matière étant plutôt SEEN que vous ne citez pas ; - Dans votre liste d'artistes fran...

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