La nomination du président de France Télévisions : un vrai progrès démocratique !

Par Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, coprésident du club parlementaire pour l'avenir de l'audiovisuel et du groupe d'études sur le cinéma et la production audiovisuelle.

Le mot démocratie signifie un pouvoir qui procède du peuple. Or, la démocratie, pour être effective, nécessite clarté et contre-pouvoirs. La réforme que nous discutons porte en elle cette clarté et organise les verrous qui permettront de bloquer toute nomination "politique" à la tête de France Télévisions. Rappelons d'abord que le CSA a été créé en 1989 par les socialistes, qui voulaient revenir sur la CNCL créée par la droite. Ils ont défini le mode de désignation de cette autorité administrative indépendante dont ils contestent aujourd'hui le caractère démocratique.

Entre-temps, ayant perdu les élections, ils n'ont pas participé à la désignation des membres du CSA. Il est pourtant insultant pour ses membres qui sont tous des professionnels reconnus de prétendre qu'ils seraient inféodés au pouvoir. Il est par ailleurs symptomatique que le PS désigne aujourd'hui à la vindicte populaire un mode de désignation qu'ils ont eux-mêmes inventé?! Exerçant son pouvoir de nomination des présidents de France Télévisions, le CSA a-t-il, par le passé, déjà désigné des présidents en désaccord avec le président de la république en place?? Une fois?!

La nomination de Philippe Guilhaume en lieu et place d'Hervé Bourges, candidat de François Mitterrand, a été suivie d'une guérilla menée par le pouvoir socialiste contre ce président qu'il jugeait trop à droite et à qui il a retiré les moyens de conduire sa politique. Madame Tasca mena la fronde contre Philippe Guilhaume... Faute de budget, celui-ci dut partir?! C'est la seule fois où le CSA s'est risqué à ne pas nommer le candidat du pouvoir. Le candidat, à l'image de France Télévisions, l'a payé cher, car le gouvernement socialiste lui a fait la guerre. Il est temps de dire ce que les milieux bien informés savent parfaitement, que chaque désignation est précédée de tractations dans les couloirs pour s'assurer que le président de la république est bien en accord avec l'idée du CSA.

Cette opacité va donc laisser place à la clarté. Le président de la république assumera devant les Français au lieu de se cacher derrière une instance. Ce choix, il devra le partager avec le CSA puisqu'un premier verrou démocratique jouera?: l'avis conforme. En droit, l'avis "conforme", contrairement à l'avis "consultatif", oblige celui qui nomme à être d'accord avec celui qui donne l'avis. Un président de la république qui n'obtiendrait pas un avis positif sur la personnalité qu'il envisage de nommer devrait changer de candidat?! Si ce n'est pas un verrou, qu'est-ce que c'est??

Le second verrou démocratique est lui aussi une nouveauté. Qui pourrait sérieusement prétendre que ce n'est pas un progrès démocratique que le parlement puisse s'opposer, par un vote à la majorité qualifiée, à une nomination qu'il jugerait emprunte de partialité de la part du président de la république?? Là encore, c'est la clarté puisqu'il y aura un débat devant les commissions concernées au parlement, qui aura dorénavant le pouvoir de s'y opposer. Si là aussi ce n'est pas un verrou, qu'est-ce que c'est?? Cette procédure nouvelle, malhonnêtement caricaturée comme un retour à l'ORTF (à l'époque où le pouvoir choisissait les dirigeants et parfois même les journalistes politiques) est donc bien une vraie avancée démocratique. Elle sera défendue par tous les démocrates si quelqu'un s'aventurait à envisager un jour de supprimer ces verrous.

Plus jamais un pouvoir en place ne pourra nommer un de ses amis pour convenance politique?! Au risque d'être désavoué par le CSA d'abord, par le parlement ensuite, le président de la république ne pourra que désigner un grand professionnel aux qualités reconnues... Le nouveau mode de désignation permettra de choisir le meilleur professionnel pour la télévision publique. De nombreux très grands professionnels déjà en poste, au risque de fragiliser leur situation personnelle, renonçaient à se mettre dans la course publiquement devant le CSA. La nouvelle procédure élargira de fait considérablement l'étendue du choix. Clarté et nouveaux contre-pouvoirs alliés à plus d'efficacité font donc de cette procédure un progrès démocratique pour un choix plus qualitatif. Cette procédure ressemble à celle qui existe à la BBC, avec nomination directe par le pouvoir?!

Les socialistes, il y a peu, défendaient cette clarification par la voix de Catherine Tasca, spécialiste s'il en est des médias au PS, ancienne ministre de la Communication de François Mitterrand et ancienne membre de la CNCL (ancêtre du CSA), dans une tribune publiée en novembre 2004 dans Le Nouvel Observateur. Je lui laisse donc le mot de la fin?: "la nomination des présidents de l'audiovisuel public par le CSA masque les responsabilités et place les sociétés publiques de radio et télévision dans une position asymétrique par rapport aux sociétés privées et défavorable à l'exercice de leur mission." Elle considère que "les nominations pourraient revenir en toute clarté au gouvernement". L'entreprise de désinformation qui tend à présenter cette nouvelle procédure comme un recul doit cesser car les Français ont droit à la vérité?!

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
donc avant c'était pas bien, mais maintenant c'est mieux!??????le propre de la dictature c'est la propagande, et quelle belle démonstration nous avons là!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Belle propagande en effet. Pauvre Le lefebvre.Une honte ce pauvre type. Quant à la TRIBUNE, bravo de laisser des tribunes libres à des charlots pareils.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Mr LEFEBVRE arrêtez de prendre les gens pour des cons.Vous,qu'on appelle le Pittbull de SARKOZY si vous trouvez que la nomination du PDG de France Télèvision par le Président de la République est une avancée démocratique, vous n'arriverez pas à conva...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
La mauvaise foi, doublée de la grossièreté, des réponses faites à cet exposé très clair et factuel de F. Lefebvre n'honore pas les auteurs de ces inepties. Mais les forums sont principalement peuplés de tels individus, mandatés par les opposants pol...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Insulter un auteur est assez faible effectivement Néanmoins sur le fond, écrire ce que M Lefebvre a rédige, j avoue que il faut oser... Vive l ORTF! Une réforme du CSA aurait été bien plus crédible...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Encore un laquais ( et ce disant ne serai-je pas en train d'insulter les laquais , que me le pardonnent ceux qui servent sans bassesse , il en est mais certes pas en politique ). Il faudra en 2012 nettoyer les écuries d'Augias sises Rue du Fbg Saint...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.