Pandémonium universitaire

Par François Lenglet, rédacteur en chef à La Tribune.

Un bazar consternant. Il n?y a pas d?autre mot pour qualifier la situation du monde de l?enseignement, agité par des mouvements de contestation qui touchent aux sujets les plus variés, la créativité en la matière étant une spécialité nationale qui s?exprime dès le plus jeune âge. Au point que c?est aujourd?hui la réforme des universités qui est en péril, après celle de l?éducation nationale. Deux réformes-clés qui visent à améliorer la productivité de l?argent public - trois mots dont le rapprochement, quoique nécessaire, passe pour une grossièreté - et à réduire les inégalités que produit notre machine à enseigner.

Les artisans de ces réformes, Valérie Pécresse pour les universités et Xavier Darcos pour l?éducation nationale, auraient-ils été maladroits?? Si leurs projets ont déchaîné le pandémonium, c?est d?abord la méthode Sarkozy qui est en cause. Le président a alterné reculades et provocations, provoquant l?exaspération d?un corps social d?autant plus sensible qu?on lui demandait des efforts importants, tout en donnant aux radicaux l?espoir de saboter les projets gouvernementaux.

En décembre, le président, frappé par les violentes manifestations à Athènes, suspend la réforme des lycées et la reporte aux calendes? grecques. Le 22 janvier, il prononce un discours venimeux sur la recherche française, révolutionnant paillasses et cornues dans le pays. Pour suspendre, quelques jours après, la réforme des enseignants-chercheurs? Bilan?: deux ministres décrédibilisés, des "médiateurs" à tire-larigot et des chantiers en panne. Du grand art.

Pour redonner l?espoir aux "classes moyennes", objet de toutes les sollicitudes présidentielles, on peut bien sûr distribuer des primes, des allocations, ou créer des fonds sans fond, comme on s?apprête à le faire demain, lors du sommet social. Il ne serait pas plus bête de tenir bon sur des réformes qui permettraient aux Français d?entrevoir un meilleur futur pour leurs enfants.

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Commentaires 12
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Peut être que la France ne veut plus avoir d'avenir.Peut être que la mentalité dominante ce n'est plus le sacrifice pour ses enfants mais de piquer un maximum de fric pour soi et laisser les autres crever la bouche ouverte? Demain Chirac Junior va d...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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L'école a soif de sagesse car il faut que la planète progresse. Plus de sagesse scolaire produira des progrès planétaires.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très drôle, d'ironiser sur "paillasses et cornues" ! C'est plus drôle, certes, que de mieux "tailler" votre propre plume d'oie (ou d'oye) avant d'écrire : que connaissez-vous aux textes actuels - qui prévoient, par ex. depuis longtemps - que les ense...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Avant de dire que tenir bon sur les réformes de l'enseignement et de la recherche permettrait un meilleur futur pour nos enfants, il conviendrait d'essayer de comprendre pourquoi le monde de l'enseignement et de la recherche pense le contraire.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Très fort : "Tenir bon sur les réformes qui permettraient aux Français d'entrevoir un meilleur futur pour leurs enfants". Quand vous souffrirez de l'Alzheimer, disons dans 35 ans, ou 55 ans, cher monsieur, vous regretterez l'ampleur de ces "réforme...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Avec ces belles méthodes qui ont fait leurs preuves... à quand le krach scientifique ? Quant au discours de NS, il n'était pas venimaux, mais haineux, méprisant et mal informé. Ce n'est pas grave : il n'est que Président de la République.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Continuez à conseiller au Pouvoir de "tenir bon" sur les "réformes"... Tenir bon contre qui ? Les ringards accrochés à leur statu quo ? Vous ne trouvez pas que cela commence à faire du monde ? Il ne vous vient pas à l'idée que tous ces gens - les m...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Manifestement il n'y aurait que la méthode à revoir. Belle analyse de surface. Le fond, ou plutôt l'absence de fond, l'absence de cadrage, les coupes dans les moyens, la baisse des effectifs, la mise en concurrence des individus et des structures, to...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Euh... sans vouloir être désagréable, êtes-vous certain qu'il faille appliquer les méthodes du management le plus sordide à des cerveaux qui ont besoin de se concentrer et, parfois, de penser à autre chose, pour être créatifs ? Avez-vous vu la tête...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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mondial des chercheurs du CNRS, de l'INSERM, des prix Nobel, des Rmistes, des cheminots, des chômeurs, des instituteurs, des avocats, des magistrats, des intermittents du spectacle, des aiguilleurs du ciel, des postiers et des députés UMP comme M. Hu...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Vous n'avez pas honte tous de tenir de tels propos... Certes la recherche française a des failles mais on ne peut pas dire que l'évaluation soit absente car pour le chercheur elle est permanente. L'évaluation arbitaire par quelqu'un dont ce n'est pas...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ne vous énerver pas après Monsieur enfin...c'est un simple rédacteur en chef de canard économique ! Vous voulez qui raconte quoi?! Il n'a rien à dire surtout dans une rubrique opinion...

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