Moi, pour l'Europe, je vote Vaira

Par Eric Izraelewicz, directeur de la rédaction de La Tribune.

Les candidats à la présidence du Conseil européen ne se bousculent pas au portillon. Il y a pourtant urgence. Vaclav Klaus, l'insupportable président tchèque ayant fini par lever son veto, le traité de Lisbonne doit maintenant entrer en application. S'il n'y a pas foule pour ce poste, c'est que ceux qui en rêvent savent que, dans ce genre de compétition où vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement doivent se mettre d'accord sur un seul nom, il vaut mieux sortir du bois le plus tard possible. On risque toujours de se faire assassiner, en cours de route, par un Klaus de passage.

Tony Blair en sait quelque chose. Paris et Berlin ont fait semblant, un temps, de soutenir sa candidature. En réalité, ni Nicolas Sarkozy ni Angela Merkel n'en voulaient. Le travailliste Blair était à leurs yeux trop atlantiste (l'Irak), trop eurosceptique aussi, trop britannique en quelque sorte. Il risquait surtout, en jouant des ambiguïtés de la nouvelle fonction - la présidence du Conseil européen qui n'est pas la présidence de l'Europe - de finir par leur faire de l'ombre. Ils voyaient déjà Barack téléphonant directement à Tony pour parler à l'Europe. Bien joué donc. Sarkozy et Merkel ont réussi à écarter, avec le soutien des camarades socialistes européens, cette candidature.

Reste à trouver le bon candidat. On peut craindre que les Vingt-Sept ne soient, une fois de plus, à la recherche du plus petit dénominateur commun, que leur choix ne s'oriente vers la personnalité la moins menaçante pour leur propre autorité, qu'ils ne s'accordent en définitive sur un nain politique. C'est comme cela que l'Europe fonctionne depuis trop longtemps et se déconsidère aux yeux de ses concitoyens.

Avec Vaira Vike-Freiberga, il y a pourtant aujourd'hui une occasion exceptionnelle pour échapper à ce triste destin. Vaira qui ? Vaira quoi ? Vaira Vike-Freiberga est, c'est vrai, peu connue des Européens. Parmi d'autres, Jean-Daniel Giuliani, le président de la Fondation Robert Schuman, s'en fait en France l'avocat inconditionnel de cette ancienne présidente de la Lettonie. Son plaidoyer (www.jd-giuliani.eu) est époustouflant. Il est irréfutable aussi. Par sa vie personnelle (l'incarnation de la culture européenne), par son parcours (deux mandats à la présidence de son pays), par ses compétences (polyglotte, universitaire réputée), par ses convictions et ses engagements, Vaira Vike-Freiberga est la présidente qu'il faut à l'Europe.

"Les Européens seront fiers de la voir et de l'entendre dans sa mission d'aider les chefs d'Etat, de faciliter leur prise de décisions communes et d'incarner leur volonté." Il n'y a pas à discuter. Il faut voter Vaira.

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