Retraite  : la grosse artillerie

Par Olivier Provost, rédacteur en chef du service Web de La Tribune.

La concertation, ça sert à amuser la galerie. Tout gouvernement fait secrètement ses choix sur une grande réforme puis annonce solennellement l'ouverture de discussions avec les partenaires sociaux et l'opposition ? les moins originaux appellent ça un Grenelle.

Puis vient le temps des arbitrages qui se révèlent, in fine, très proches des décisions initiales, assorties de quelques concessions pour emporter l'adhésion de tel ou tel syndicat. Mais pour éviter de paraître trop "tartuffe", il faut maintenir les apparences et donc éviter de laisser penser que tout a déjà été décidé avant. Cela n'empêche pas de laisser fuiter quelques idées iconoclastes pour tester l'opinion tout en jurant ses grands dieux que rien de tel n'est prévu, encore moins arrêté.

À ce festival des faux-semblants ? moins glamour que Cannes ?, la réforme des retraites mérite sans conteste la palme. Avec comme acteurs et figurants la majorité et l'opposition, la première dans le rôle convenu du "aucun arbitrage n'a été rendu, mais rien n'est tabou", la seconde dans "l'heure est grave, mais rien ne doit changer" avec comme sous-titre : "Il n'y a qu'à faire payer les riches".

En ce week-end de Pentecôte, un esprit frappeur est venu distiller le résultat des arbitrages de l'Élysée et du gouvernement en susurrant : "C'est quelqu'un qui m'a dit...". Mais si les mots sont chuchotés, ce qu'ils racontent tient plutôt de l'air d'opéra, genre "Chevauchée des Walkyries". Âge légal repoussé au-delà de 60 ans, allongement de la durée de cotisation, augmentation des cotisations vieillesse, ponction sur les hauts revenus : n'en jetez plus.

Alors de deux choses l'une, soit Nicolas Sarkozy et François Fillon font croire à un remède de cheval pour faire accepter une simple potion au goût désagréable, soit ils ont décidé de se poser en dirigeants responsables obligés par les circonstances à des mesures douloureuses. Une posture churchillienne, "du sang, de la sueur et des larmes", alors que débute une semaine de bataille politique et sociale autour des retraites.

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Commentaires 5
à écrit le 26/05/2010 à 10:14
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Je suis tout à fait d'accord avec Alain Provost mais il faudrait qu'il se fasse entendre par notre cher président, et il semble complètement sourd.

à écrit le 26/05/2010 à 7:26
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Comment faire autrement avec des syndicats complètement figés dans des attitudes archaîques ?

à écrit le 26/05/2010 à 6:43
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à force de roublardise l'hameçon ne prend plus...

à écrit le 26/05/2010 à 6:43
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à force de roublardise l'hameçon ne prend plus...

à écrit le 26/05/2010 à 6:42
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à force de roublardise l'hameçon ne prend plus...

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